Dans l’univers de la tech, Apple se distingue en reversant 72 % de ses liquidités à ses actionnaires entre 2013 et 2017, d’après S & P Capital IQ. À l’inverse de ce modèle où les actionnaires et investisseurs dominent, les autres géants, notamment Google, donnent le pouvoir à leurs dirigeants et les protège d’éventuelles pressions des actionnaires, qui ont dû se contenter de 6 % du cash-flow à partager. L’on peut se demander laquelle des deux stratégies est la plus pertinente.
Dans de nombreuses entreprises, les visions des actionnaires et des managers s’opposent souvent. Soit les premiers, qui privilégient le court terme, empêchent les dirigeants de saisir des opportunités qu’ils jugent hasardeuses, soit les seconds s’en tiennent à leur propre plan au mépris des souhaits des actionnaires.
Le modèle choisi par Apple semble jusqu’ici porter ses fruits. En cinq ans, la firme de Cupertino a distribué près de 200 milliards à ses actionnaires et le volume important de cash qu’elle génère lui permettant d’investir en continu. Elle affiche d’ailleurs une excellente santé financière, défiant tous les pronostics.
Une telle stratégie doit cependant être envisagée avec prudence pour les entreprises qui génèrent moins de liquidités, car elles risquent de manquer de ressources pour financer leurs investissements.
Avec l’entrée en vigueur de la réforme fiscale votée fin 2017, les multinationales américaines peuvent rapatrier leurs avoirs stockés à l’étranger à des conditions plus attractives.
Désormais, elles n’ont plus l’excuse d’un impôt sur les sociétés prohibitif puisque le Congrès a adopté une taxe à taux réduit dont le paiement peut en outre être échelonné sur huit ans.
Important Le retour de ces quelque 2 000 milliards impose aux sociétés concernées de définir une politique sérieuse d’allocation des liquidités :
Entre les deux modèles de capitalisme, difficile d’arbitrer, car si de nombreux experts penchent pour celui de Google, qui donne la primauté aux dirigeants, d’autres estiment que la pression exercée par les investisseurs peut s’avérer très productive. Dans tous les cas, ils devraient avoir un impact majeur sur l’économie américaine.