La prime à la conversion des véhicules prend de l’ampleur auprès des concessionnaires

ensemble de voitures

Dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air et le changement climatique, une prime à la conversion des véhicules est proposée aux professionnels de l’automobile pour qu’ils délaissent la production des modèles énergivores pour les échanger contre des spécimens plus écologiques. Et il faut croire que ceux qui s’y sont conformés ont vu récemment leurs efforts gratifiés.

Pour le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), le 22 septembre 2018 est un jour particulier qui a marqué leur secteur d’activité par une récompense de plusieurs millions d’euros. Celle qui a été promise par les autorités pour leur implication dans l’accomplissement du plan climat du gouvernement annoncé le 6 juillet 2017.

Censé optimiser la conversion vers des produits à faible émission de gaz à effet de serre, tout semble indiquer que cette mesure connait un franc succès auprès des différents acteurs qui sont, d’après les observations, les premiers à en profiter. Cependant, quelques inquiétudes demeurent notamment en ce qui concerne sa portée.

Une mesure plutôt bien perçue

La prime à la conversion des véhicules figure parmi les quatre mesures budgétaires initiées par le ministre de la Transition écologique et solidaire. Celle qui a pour objectif de concrétiser le « plan climat » du gouvernement.

Et il faut croire qu’elle a été plutôt bien reçue si l’on tient compte de sa portée au niveau national qui a déjà atteint la barre des 90 000 dossiers. Soit un taux de réussite élevé à 18% rien que pour les quelques mois après sa mise en vigueur en début de cette année. À préciser que l’État aura encore cinq ans pour atteindre 500 000, l’objectif qu’il s’est fixé.

D’un autre côté, Alfred Bancel ne peut cacher son inquiétude quant à l’étendue de ce projet qui est aussi censé touché les particuliers et le grand public en s’expliquant en ces termes :

« Toutes ces incitations ont permis de renouveler le parc, mais je crains que l’actuelle prime à la conversion ne s’apparente à une véritable usine à gaz et que les plus pauvres n’en soient exclus ».

Alfred Bancel.

Ce nouveau chef départemental du CNPA a également cité, le WLCP, une nouvelle norme antipollution qui devrait bientôt remplacer la « prime Hulot » :

« Cela va avoir une incidence énorme sur le calcul des malus et bonus et créer de fortes disparités ».

Alfred Bancel.

Les concessionnaires sont avantagés

Avec la mise en vigueur de ce dispositif, tout semble indiquer que les avantages tournent en faveur des concessionnaires. Et d’après les observateurs cela s’explique par une raison précise :

« La grande complexité de la prime Hulot aurait en effet conduit de nombreux acheteurs à passer par un concessionnaire qui prend en charge toutes les démarches administratives, plutôt que de traiter directement avec un particulier, comme cela se faisait notamment sur le marché de l’occasion ».

D’ailleurs, les différentes entreprises en profitent pour renouveler leur parc. De plus, elles ont l’opportunité de combler leur besoin de trésorerie, grâce au récent déblocage d’un budget gouvernemental de 85 millions d’euros. Un montant destiné pour consolider la prime à la conversion et pour rembourser les avances de bonus. Ce qui a permis à différents acteurs d’obtenir une somme non négligeable. À Alfred Bancel de préciser :

« Pour certains de nos adhérents, cela représentait une avance de trésorerie de 14.000 € ; pour certains grands groupes, cela se montait à 500.000 € ».

Alfred Bancel.

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