L’affacturage inversé, une solution contre l’insuffisance de trésorerie

 Calculatrice, calendrier, et pièces

En 2017, 55 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure judiciaire. Plus du quart d’entre elles ont été placées en liquidation judiciaire en raison de problèmes de trésorerie, ce qui démontre la fragilité des entreprises en la matière. Dans ce contexte, l'affacturage inversé se présente comme un moyen efficace pour sécuriser la trésorerie des entreprises en réduisant les délais de paiement.

Plusieurs avantages à la clé

En ce qui concerne l’affacturage classique, l’entreprise cliente demande au factor d’avancer ses factures afin d’alléger ses besoins en trésorerie.

Important Contrairement à cela, en matière d’affacturage inversé, le donneur d’ordres demande au factor de payer ses fournisseurs par anticipation.

Cette solution s’adresse principalement aux entreprises évoluant dans des secteurs dont le cycle de production est plus long, dans lesquels les transports prennent plus de temps, mais aussi les domaines où il est indispensable de réaliser des stocks. Elle permet en effet de raccourcir les délais de paiement. Le factor parvient généralement à débloquer les fonds dès la réception d’un ordre de paiement.

L’affacturage inversé est mis en place à la demande du client, et non de ses fournisseurs. Il donne ainsi à ses partenaires un accès à des conditions de paiement plus avantageuses.

Ses fournisseurs ont la garantie d’obtenir leurs paiements dans les délais convenus, ce qui minimise les risques et leur évite d’éventuelles complications dans les soldes intermédiaires de gestion.

Important Grâce à l’affacturage inversé, les grands groupes ont la possibilité de sécuriser leurs approvisionnements.

En effet, cette pratique assure la pérennité du flux d’affaires avec les fournisseurs.

Autre avantage : cette solution permet de garder des délais de paiement raisonnables, ne dépassant pas les 60 jours. En conséquence, les fournisseurs n’auront plus à « harceler » l’entreprise avec les relances de paiement.

Une pratique encore peu développée en France

Contrairement aux pays anglo-saxons et sud-européens, où l’affacturage inversé est une pratique déjà bien instaurée (constitue près de 50% du marché de l’affacturage global en Espagne par exemple), en France, il ne représente qu’une faible proportion du marché global de l’affacturage (3% selon les dernières statistiques qui datent de 2011).

Outre le fait que la mise en place d’un système d’affacturage performant requiert d’importants investissements dans l’informatisation des procédés, le retard du marché français s’explique principalement par la frilosité des PME et des TPE vis-à-vis de cette pratique.

En effet, l’idée que la gestion de leurs factures et qu’une partie de leur chiffre d’affaires se retrouve entre les mains d’un donneur d’ordres ne les rend pas toujours enthousiastes.

Le risque de dépendance financière étant plus important, d’autant plus si l’entreprise évolue dans le sillage d’un grand groupe. Sans oublier le fait que le factoring est loin d’être une solution incontournable, les entreprises pouvant encore recourir aux moyens traditionnels, pour ne citer que le financement bancaire.

Enfin, autre contrainte : le coût du service, qui en plus de la commission de financement, comprend également une commission forfaitaire pour rémunérer les services du factor.

Du coup, l’opération n’est rentable qu’à partir d’un certain volume de créances.

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