Le BFR des entreprises marocaines en hausse

 Les factures d'entreprise

Les besoins en liquidité des entreprises marocaines se sont fortement accrus de 2014 en 2016. En raison de la longueur du cycle d'exploitation, le BTP et les Mines font preuve de besoins considérables en fonds de roulement ou BFR, tandis que les autres secteurs dégagent des excédents. En voici plus de détails !

Certes, depuis les trois dernières années, les trésoreries des TPME ont été exposées à de fortes tensions. La Vie éco s’est servie des données d’Inforisk pour mieux comprendre le niveau du besoin de financement de l’exploitation des entreprises.

À l’issue de cette analyse, l’hebdomadaire économique et financier marocain a pu conclure que le besoin en fonds de roulement ou BFR des entreprises affiche une hausse depuis les trois dernières années, et ce, concernant tous les secteurs d’activité.

Le BFR des entreprises marocaines passe de 17% à 25% de leur chiffre d’affaires, affichant une élévation de 8 points en seulement 3 ans.

Les raisons de la croissance du BFR

Le courant d’affaires consolidé de la totalité des entreprises en activité atteint les 1 200 MMDH. C’est sans doute pour cela que la pression sur les trésoreries s’est gravement intensifiée durant ces trois années.

D’ailleurs, d’après les statistiques de fin octobre, la totalité des découverts et des facilités de caisse attribuées par les enseignes bancaires au profit des entreprises étaient évaluées 140 MMDH.

Lors d’une enquête réalisée auprès des spécialistes comme les responsables de fédérations sectorielles, les banquiers, les assureurs-crédits et experts-comptables, deux raisons expliquent l’intensification des BFR :

  • Le retard dans la liquidation des stocks de marchandises et de biens produits
  • L’allongement des délais clients

Sur ce fait, le représentant d’une enseigne bancaire souligne que :

Le ratio du BFR/CA est en hausse parce que le besoin en ressources croît plus vite que l’activité. Les deux composantes des ressources à court terme, à savoir les créances clients et les stocks, prennent, dans le contexte de crise, beaucoup plus de temps pour se retrouver effectivement dans les caisses de l’entreprise.

De son côté, Amine Diouri, responsable études et communication chez Inforisk ajoute que :

Le crédit fournisseur ne compense plus le crédit client. Une TPME est payée à plus de 200 jours alors qu’elle doit régler ses fournisseurs à 60, voire à 90 jours maximum.

Amine Diouri

Le BFR représente 25% du chiffre d’affaires consolidé

Dans un aperçu général, le BFR constitue 25% du chiffre d’affaires consolidé des entreprises marocaines. Pour une meilleure gestion des stocks et du crédit client, une entreprise économise 1 point évalué aux environs de 12 MMDH de trésorerie supplémentaire. En même temps, la société réalise une importante économie au niveau des frais financiers que génère le gap de trésorerie.

Toutes ces situations poussent les entreprises à opter pour la réduction de leur chiffre d’affaires. Elles sont d’ailleurs plus strictes au niveau du recouvrement, mais plutôt tolérantes et réservées lorsqu’il s’agit de l’aspect commercial, un choix qui permet aux entreprises de contrôler leur besoin en fonds de roulement.

Un assureur-crédit souligne d’ailleurs qu’:

Elles sont aussi poussées à cela par la montée du risque de défaillance de leurs clients. Les notions de chiffre d’affaires ‘‘adapté’’ et ‘‘sain’’ sont de ce fait les mots d’ordre de la conjoncture actuelle.

Certaines entreprises ne contrôlent pas leurs besoins en ressources, mais sont tout simplement pressées de se développer rapidement. C’est la raison pour laquelle ces sociétés rencontrent des difficultés financières. Une analyse faite en 2015 confirme qu’une infime partie de la totalité des entreprises atteint leurs 5 ans. À ce sujet, les experts dans le domaine affirment que :

Le BFR est une donnée clé du business plan au démarrage comme à l’extension des activités. C’est d’ailleurs l’un des calculs les plus importants à faire au même titre que l’estimation des investissements, car une erreur d’appréciation est l’une des principales causes de disparition des entreprises.
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