La rémunération en startup, un enjeu de taille

 Réunion de start up

Rémunérés entre 24k€ et 32K€ bruts par an, les salariés en startup perçoivent une rémunération globalement inférieure à celle proposée par un grand groupe. Cela n’affecte pas pour autant leur motivation comme en témoigne des fondateurs de startups.

Le salaire : un critère secondaire

En matière de rémunération des collaborateurs, les startupers affirment que le salaire n’est pas la première motivation de leurs employés. La question du salaire est le plus souvent secondaire. Philippe Wargnier, fondateur du site internet evioo.com, le confirme :

Tous pourraient gagner plus ailleurs. L’autonomie qui leur est déléguée ici est sans commune mesure avec celle qu’ils auraient dans un grand groupe, à leur âge et avec leur niveau d’expérience.

Philippe Wargnier.

Certes, la rémunération proposée en startups est globalement en dessous de celle pratiquée sur le marché. En revanche, à expérience égale, le niveau d’autonomie, le degré de responsabilité, la latitude d’action et la diversité des tâches confiées sont incomparables avec ce que propose une grande entreprise. Selon Andrei Popov de la startup Ecrins Thérapeutiques :

Je doute fort que pour 20% d’augmentation de salaire, un salarié de chez nous soit prêt à rejoindre un grand groupe.

Andrei Popov.

Le fondateur de la société Madeleine Market, Jules Trecco, estime pour sa part que l’ambiance de travail et la notion de hiérarchie horizontale constituent d’importants critères de séduction vis-à-vis des collaborateurs.

En effet, une startup offre par définition plus de flexibilité. Les rapports entre collaborateurs sont plus faciles grâce à la petite taille des équipes. Ce qui compense largement l’inconvénient d’une rémunération moindre par rapport à celle proposée par les gros acteurs du marché.

La fondatrice du site de box culinaire EatYourBox partage tout-à-fait cet avis. Pour cette jeune entrepreneure,

Ce n’est clairement pas pour le salaire qu’une personne vient travailler chez EatYourBox, mais plutôt pour l’opportunité de découvrir le monde de la startup, l’ambiance d’une entreprise jeune et innovante où tout est possible. Un peu aussi peut être pour tous les bons produits culinaires à tester au bureau !.

Autres aspects de la rémunération

En ce qui concerne la rémunération du top management, la plupart des fondateurs de startup s’accordent sur un fait : pas question de se rémunérer au démarrage. Lors des premiers mois de leurs entreprises, voire les premières années, beaucoup d’entre ont puisé dans leurs économies personnelles.

D’ailleurs, le renoncement au salaire est une façon de démontrer aux équipes et aux financeurs leur implication et leur investissement personnel dans le projet.

La plupart des entrepreneurs respectent ainsi le principe de bonne gestion selon lequel le fondateur ne doit pas se verser de salaire avant d’avoir atteint le point mort.

Quant à la rémunération « hors salaire » du personnel, les avis des startupers divergent. Certains misent sur l’intéressement des collaborateurs aux résultats, la délivrance de bon de souscription d’actions, l’ouverture du capital… afin de fidéliser les meilleurs éléments. D’autres préfèrent le versement de primes pour récompenser la performance, et ainsi conserver l’exclusivité de la gouvernance. Chacun a sa propre stratégie.

Il en va de même en ce qui concerne la nature des contrats de travail. CDD, CDI pour tous, bataillon de stagiaires, ou une compilation des trois, chaque startup a sa stratégie.

Plusieurs paramètres viennent d’ailleurs influencer ce choix, dont le BFR, le taux de marge, le montant des investissements initiaux, le fonctionnement de la concurrence, la nature de l’activité exercée, etc.

La société EatYourBox a par exemple choisi de financer son lancement avec une armée de stagiaires.

Aujourd’hui les gens qui travaillent avec nous ne le font pas pour le salaire, qui est en effet très bas. C’est donc soit qu’ils ont envie d’une expérience en Startup avant d’en monter une eux même plus tard, soit qu’ils préfèrent un stage où le stagiaire est partie intégrante de l’entreprise plutôt qu’un stage photocopie

, indique sa fondatrice.

La société Madeleine Market a pour sa part opté pour une autre tactique.

Le poste équipe est prioritaire : c’est lui seul qui permet d’assurer la pérennité de la structure. C’est pourquoi nous comptons depuis septembre dernier 4 personnes en CDI, et prévoyons d’en recruter deux nouveaux à des postes clefs sous peu

Jules Trecco.

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