Introduction d’une taxe temporaire sur la trésorerie stockée en offshore par les multinationales américaines

Gestion des taxes

Avec sa réforme fiscale, le président américain vise notamment les milliers de milliards de dollars que les multinationales stockent sur des comptes offshore. Pour ce faire, il instaure une taxe temporaire qui conduira à un prélèvement unique sur les actifs libellés en dollars à des taux différents en fonction de leur nature (liquides ou illiquides). Si les entreprises sont contraintes de payer la taxe, elles n’ont en revanche aucune obligation de rapatrier leur trésorerie.

338 milliards de dollars attendus de la mesure

Les grands noms de la tech et de la pharmacie font partie de ces multinationales qui transfèrent des capitaux à l’étranger pour éviter les 35 % de taux d’impôt sur les sociétés en vigueur aux États-Unis.

Au total, entre 1 000 et 3 000 milliards de dollars seraient logés sur ces comptes offshores, soit en liquide soit sous forme d’actifs illiquides comme des usines ou des équipements... Les géants Apple et Microsoft y détiendraient respectivement 252 milliards et 132 milliards de dollars.

Avec la réforme fiscale de Trump, une taxe sur ces avoirs sera prélevée en une seule fois, dans l’objectif de faire entrer plus de 338 milliards de dollars dans les caisses publiques.

Les taux applicables sont de 15,5 % et 8 % selon que les actifs sont liquides ou illiquides. Le candidat avait pourtant promis pendant sa campagne un taux unique de 10 %.

338 milliards de dollars attendus de la mesure

Le rapatriement de l’argent aux États-Unis n’est toutefois pas imposé. Dans un contexte de taux toujours très faibles, les entreprises ayant des besoins de trésorerie ont d’ailleurs plus intérêt à recourir au crédit qu’à mobiliser leur trésorerie.

Avant Donald Trump, George W. Bush avait eu recours en 2004 à une amnistie temporaire par le biais d’une taxe de 5,25 %. S’il avait réussi à faire revenir près de 312 milliards de dollars sur son sol, ceux-ci n’ont pas été utilisés pour créer des emplois et favoriser la R&D comme prévu, mais pour racheter des actions et distribuer des dividendes.

Le même scénario risque de se reproduire : la firme de Cupertino a d’ores et déjà annoncé envisager de rapatrier environ 50 % de ses réserves afin de les redistribuer à ses actionnaires.

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