Les factures impayées pénalisent très fortement les TPE et PME, dont près de 25 % déposent le bilan à cause des de retards de paiement, d’après les chiffres de l’INSEE. Or, les tarifs des sociétés spécialisés dans le recouvrement de créance étant dissuasifs, elles ne savent pas comment récupérer leur dû. Des start-ups proposent aujourd’hui des solutions numériques pour régler des litiges d’un montant limité.
Depuis 2016, Recouvr’up, site internet de gestion des factures impayées, met à la disposition des entreprises une palette de prestations digitalisées. Son intervention va ainsi du calcul gratuit des pénalités de retard grâce à un outil dédié intégré à l’envoi (payant) de courriers de relance ou des requêtes en injonction de payer.
Pour bénéficier de ces services, l’utilisateur s’acquitte d’un forfait mensuel d’un montant minimum de 99 euros. 2 400 personnes se seraient déjà inscrites en un an et demi.
Legalstart, plateforme initialement spécialisée dans les services juridiques en ligne pour les PME, s’est lancée dans le recouvrement en 2015. En contrepartie, elle prélève 10 % des montants récupérés. Son dirigeant, Timothée Rambaud, annonce un taux de réussite de 80 % de son système automatisé de relances amiables, opérationnel depuis cette année.
Ce marché très large, qui comprend aussi bien les petites entreprises que les artisans, commerçants, professions libérales et autoentrepreneurs, a attiré d’autres acteurs. Gcollect permet à l’émetteur d’une facture impayée d’entrer en contact avec plusieurs spécialistes du recouvrement.
Un algorithme calcule instantanément le meilleur taux, qui serait compris entre 8 et 12 %, nettement plus avantageux que les 20 % exigés par les cabinets traditionnels.
En cas d’échec de ces démarches, une autre jeune pousse française, DebtCatcher, se charge de dénicher des personnes disposées à racheter des créances, sur le principe de l’affacturage. Une annonce est mise en ligne sur la plateforme et chacun peut enchérir.
Bien que l’émetteur de l’offre la plus élevée l’emporte évidemment, le prix de vente sera nettement inférieur à la valeur réelle des factures en souffrance. Ce qui est toujours mieux que de tout perdre…
Plus radical, le « name and shame » est l’option proposée par Badpayeur, qui s’occupe de vérifier certaines informations concernant le mauvais payeur, puis permet au créancier de le dénoncer publiquement. D’après ses créateurs, le concept serait très efficace pour mettre la pression sur les débiteurs et les pousser à honorer leur dette.