Alors que le parapétrolier CGG traverse de graves turbulences financières depuis l’effondrement du cours du baril, l’assemblée générale unique des obligataires (AUO) et le comité des établissements de crédit et assimilés (CECA) ont annoncé le 28 juillet dernier avoir adopté à l’unanimité le plan de restructuration. Une décision qui a du mal à passer auprès de quelques créanciers.
Voilà un grain de sable qui risque déjà d’enrayer la procédure de redressement du parapétrolier CGG, en proie à de graves difficultés économiques depuis trois ans à la suite de l’effondrement du cours du pétrole.
Dans un communiqué récent, un groupe de créanciers détenteurs d'obligations convertibles en action CGG, à savoir Delta AM, HMG Finance, La Financière de l'Europe, Schelcher Prince Gestion et Keren Finance, a indiqué avoir saisi le tribunal de commerce de Paris le 4 août dernier pour s’opposer au plan de sauvetage, voté lors de l’assemblée générale du 28 juillet.
Pour rappel, ces cinq sociétés de gestion pèsent à elles seules près de 23 % des obligations convertibles émises par le CGG.
Pour elles, ce plan de restructuration « n’est pas équitable, puisqu’il avantage de façon disproportionnée » les porteurs d’obligations à haut rendement américaines, et ne servira qu’à remplir un puits sans fond.
Elles craignent en effet que le plan ne puisse pas assurer une recapitalisation financière adaptée aux véritables besoins de trésorerie du groupe, l’obligeant ainsi à lancer un nouveau plan de sauvetage dans les prochains mois ou trimestres.
À mi-juin, CGG annonçait la mise en place d’un plan de restructuration global qui comprend l’ouverture d’une procédure de sauvegarde en France.
Quelques semaines plus tôt, le groupe expliquait avoir négocié une restructuration de sa dette de près de 2,8 milliards de dollars avec ses principaux créanciers, et avoir obtenu le déblocage d’une nouvelle ligne de crédit.
Important Cet accord prévoit notamment qu’une partie de dette non sécurisée soit convertie en actions, que le capital soit augmenté de 125 millions de dollars et qu’un nouveau financement de 375 millions de dollars soit débloqué par l’un de ses créanciers.
À noter que les avocats des deux parties seront entendus en leurs plaidoiries lors de l’audience du 6 novembre prochain. Le CGG aura alors suffisamment de temps pour préparer ses arguments et espérer convaincre les juges du bien-fondé de son plan.