
Il y a quelques années, l’entreprise S20 Industries était placée en redressement judiciaire. L’ancienne usine FagorBrandt de La Roche-sur-Yon a été sauvée, au dernier moment, grâce à l’homme d’affaires Pierre Jullien ainsi qu’à Philippe Boudard et à Nicolas Ravallec qui étaient, à l’époque, respectivement directeur et directeur adjoint de la firme.
Pour sortir la société de l’impasse, il a fallu proposer des arguments originaux auprès du tribunal de commerce de Nanterre. L’usine de production de sèche-linge et de lave-linge a été convertie en une enseigne autonome.
Ce projet a été présenté avec un ensemble d’engagements. À titre d’exemple, un différé de paiement de 4 mois était appliqué au stock de produits finis.
Parmi 340 collaborateurs, 84 étaient embauchés en CDD. Par ailleurs, 86 étaient recrutés en CDI. Durant trois ans, tous les gains réalisés étaient également de nouveau investis dans l’entreprise. Il faut savoir que S20 Industries compte actuellement 170 employés.
Il y a près de trois ans, S20 Industries, l’ancienne usine FagorBrandt, était en faillite. Pour la sauver, il a fallu présenter un projet ambitieux devant la justice. Bertrand Biette, avocat associé chez Fidal, explique qu’:
Il était nécessaire de bousculer le conformisme dans lequel s'inscrit souvent l'environnement judiciaire. Il fallait également aller au-delà de la simple reprise par un tiers ou d'un plan de continuité qui aurait été mortifère en se servant de la malléabilité des outils juridiques à notre disposition.
Bertrand Biette.
L’usine FagorBrandt devait alors se transformer en une société autonome. Il fallait que cette dernière soit en mesure de concevoir ses propres produits et qu’elle soit également acquise par le groupe algérien Cevital.
Le projet a été accepté par le tribunal de Nanterre. L’usine vendéenne a réussi à décrocher un contrat à moyen terme avec le groupe Cevital. Pierre Jullien, actionnaire majoritaire de FagorBrandt et président du cabinet GMV², souligne que :
D'une durée de deux ans, cet accord nous a permis d'écouler les stocks de produits finis. Il nous a également donné la possibilité de faire vivre les CDI et CDD en poste, tout en préparant notre reconversion.
Pierre Jullien.
En outre, S20 Industries a établi un plan de sauvegarde de l'emploi afin d’ouvrir un guichet de 22 départs volontaires. D’après Bertrand Biette, le projet serait voué à l’échec si le droit du travail n’a pas été appliqué à la lettre. En effet, celui-ci assure que :
Il a fallu adapter la réglementation à notre pied, en privilégiant une solution extralégale validée par les employés.
Bertrand Biette
À présent, S20 Industries affiche un meilleur bilan financier. Pendant ses 20 premiers mois d’activités, elle a vu son chiffre d’affaires s’établir à 32 millions d’euros. D’ici le mois prochain, elle prévoit de lancer une augmentation de capital avec des investisseurs régionaux.
Ce projet a notamment pour objectif de couvrir son besoin en fonds de roulement. Notons également qu’elle a récemment acquis 1 million d’euros de crédit grâce à un accord signé entre le Crédit Mutuel Océan, la BPI et la région des Pays de la Loire.