
Depuis quelques années, le marché du factoring est en progression. Cependant, la majorité des PME ne sont pas convaincues de la praticité ainsi que des atouts de cette méthode de financement et de recouvrement de créances. Notons que les factors se sont pourtant adaptés à la digitalisation. Ils ont également étendu leurs offres.
Le factoring poursuit actuellement sa croissance. D’après l’Association française des sociétés financières, les opérations se sont considérablement accrues au cours des trois premiers trimestres de l’année 2017. En outre, il faut savoir qu’en général, elles permettent à une entreprise de prévenir le risque d’insolvabilité des clients et d’optimiser sa trésorerie.
Concurrencés par les Fintech, les acteurs traditionnels du secteur ont également élargi leur gamme de produits de factoring.
En effet, cette solution de financement procure un grand nombre d’avantages aussi bien aux grands comptes qu’aux petites structures. Or, ces dernières hésitent encore à s’en servir. Elles l’utilisent seulement en dernier recours.
Cette année, les opérations de factoring ont progressé de 6,6% durant les 9 premiers mois, selon l’AFS (Association française des sociétés financières). D’après les prévisions des experts de Xerfi-Precepta, le chiffre d’affaires des factors bondira de 10%, contre une augmentation de 9% à 258 milliards d’euros l’an dernier.
Les grandes entreprises sont nombreuses à opter pour une solution de factoring. En revanche, 95% des PME ne sont pas séduites par cette technique de financement et de recouvrement de créances. Béatrice Collot, directrice du trade et du factoring chez HSBC, explique que :
Certes, les grands comptes tirent le volume de factoring vers le haut, mais selon l’étude Xerfi, les PME représentent 32% des entreprises ayant recours à cette méthode et 35% des volumes.
Béatrice Collot.
À présent, l’image du factoring est par ailleurs en péril. Cette situation semble s’éterniser. Pour expliquer les faits, Eugénie Aurange, directrice du développement des marchés et de la communication chez Cal&F (Crédit Agricole Leasing & Factoring) estime que :
Près de 3% de l’ensemble des PME et 1% des TPE françaises ayant des besoins de trésorerie à court terme ont recours au factoring, contre 10% au Royaume-Uni. Il n’existe aucune raison objective pour que les petites et moyennes entreprises n’aient pas les mêmes besoins que leurs consœurs britanniques.
Eugénie Aurange.
En outre, Claude Valade, directeur général de Natixis Factor, souligne que :
Les PME ont contribué à la réussite du factoring et demeurent notre cœur de cible historique. Celui-ci était destiné au départ à ce type d’entreprise. Il s’est ensuite développé sur une clientèle grands comptes. Par ailleurs, il y a 15 ans, il était considéré comme l’ultime solution par les PME car certaines d’entre elles y avaient recours très tard, voire trop tard.
Claude Valade.
Quant à Sébastien Ferdinand, directeur des relations clientèle chez BNP Paribas Factor, il affirme que :
Le nombre de TPE et de PME qui ont recours au factoring augmente ; ceci étant, il y aura toujours des sociétés qui n’y verront qu’un financement de la dernière chance.
Sébastien Ferdinand.
À l’heure actuelle, les solutions d’affacturages sont particulièrement avantageuses pour les PME. À titre d’exemple, elles répondent à un besoin urgent de trésorerie. Elles permettent également à une entreprise de mieux gérer leur poste clients. Eugénie Aurange, déplore pourtant qu’ :
En France, les PME souffrent de la manière dont fonctionne l’économie. Chaque trimestre, 14 500 entreprises disparaissent faute de trésorerie, alors que le plus souvent leur carnet de commandes est plein. En nous chargeant du recouvrement des créances de nos clients, nous les aidons à optimiser leur poste clients, et donc à profiter d’une meilleure notation de la part de la Banque de France. En outre, l’avenir du factoring réside dans son ouverture aux TPE et aux PME grâce à des solutions à la fois simples et rapides. Notre but est de financer les PME pour qu’elles puissent grandir et que cela ait un impact positif sur l’économie réelle.
Eugénie Aurange.
Par ailleurs, Béatrice Collot souligne que :
Nous offrons un plafond de financement en adéquation avec les besoins du client. De plus, nous sommes en capacité de mobiliser jusqu’à 90% du poste client au moment où notre client en a réellement besoin. En outre, il faut savoir que le paiement des factures n’est pas toujours suivi suffisamment par les TPE et les PME, faute de temps. Pourtant, le défaut de paiement peut entraîner la faillite d’une entreprise. Externaliser la gestion des factures grâce au factoring permet d’être certain que l’on sera payé.
Béatrice Collot.
Quant à Olivier Cervera, directeur commercial de Natixis Factor, il résume que :
Les avantages du factoring sont nombreux : le premier concerne la sécurisation du BFR. En monétisant le poste clients, les entreprises disposent de trésorerie pour leurs achats et les dirigeants peuvent se concentrer davantage sur le développement. Cette technique permet également de mieux gérer le poste clients par une relance et un recouvrement efficaces des créances de l’entreprise. Il sécurise également les ventes, puisque le chef d’entreprise sera assuré de la solvabilité de ses clients. Ainsi, il donne à une PME la possibilité de s’offrir une solution qui constituerait une charge plus importante si elle était internalisée. Il constitue un véritable levier de développement pour l’entreprise.
Olivier Cervera.
De plus, il existe actuellement de nouveaux produits mieux adaptés aux petites entreprises. Ceux-ci sont à la fois plus segmentés et pratiques. Sébastien Ferdinand d’indiquer :
Nous avons développé divers produits simples, rapides et fluides. Ils peuvent être financés dans les 24 heures. Pour les créateurs d’entreprise, nous avons par ailleurs mis en place des forfaits. Nous disposons également de services digitaux ouverts 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’an prochain, nous mettrons en place la signature électronique. En outre, les raisons pour lesquelles les sociétés utilisent le factoring dépendent de leur taille. Elles peuvent l’utiliser pour du recouvrement de créances, mais également pour disposer d’une ligne de crédit ou encore pour la simplicité et la rapidité du produit.
Sébastien Ferdinand.
De son côté, Eugénie Aurange explique que :
Le dirigeant scanne sa facture sur son téléphone mobile et reçoit une réponse rapide. Le factoring est destiné notamment aux PME qui n’ont pas la taille critique pour disposer d’un service de recouvrement interne. L’enjeu est de disrupter le marché pour répondre aux besoins de ce type d’entreprise.
Eugénie Aurange.