Ayant autrefois une mauvaise image, la cession de factures en échange de trésorerie connaît depuis quelques années une croissance à 2 chiffres. Cette explosion du marché s’explique par la baisse des marges pratiquées par les factors, et l’usage accru de ce complément du crédit traditionnel par les très grands comptes.
Jusqu’à récemment surtout pratiquée par les PME, la technique consistant à céder à un « factor » une facture client pour se la faire payer immédiatement connaît depuis quelques années un développement spectaculaire. Avec une croissance annuelle dépassant régulièrement 10 %, il semble que cette pratique a définitivement perdu son image de mauvaise santé financière.
Les derniers chiffres présentés par l’ASF et portant sur les neuf premiers de 2016 montrent que l’affacturage (factoring en Anglais) a maintenu sa progression (+9,9 %). À fin septembre, la production cumulée sur un an se montait à 265,7 Mds d’euros, soit un doublement en huit ans.
Aujourd’hui, même les très grands comptes n’hésitent pas à céder leurs impressionnants portefeuilles de créances. Opérateurs téléphoniques, fournisseurs d’électricité… représentent désormais près de 40 % des encours de factures cédés.
Filiales des grands groupes financiers français, les principaux factors se réjouissent de cette évolution. D’abord, ce type de financement ne présente que peu de risques, puisqu’il est garanti par une facture. Ensuite, l’affacturage renforce la relation des banques avec leurs clients en vous apportant un financement complémentaire du crédit traditionnel et en vous déchargeant de la gestion administrative de vos créances.
La baisse des taux d’intérêt a fortement réduit le coût pour les entreprises de cette source de trésorerie rapide, tout en permettant aux sociétés d’affacturage de continuer à gagner de l’argent. Leur rentabilité est même de nouveau en hausse en 2015.
Le marché de l’affacturage est loin d’être saturé, puisqu’en France seulement 3 % des PME ont recours à cette technique, contre 12 % outre-Manche. Seule incertitude pour 2017 : l’évolution à la hausse des taux d’intérêt pourrait réduire le rythme de croissance de ce marché.