
La décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne est historique, puisque c’est une première dans l’histoire de la communauté. Le résultat du référendum a provoqué des remous sur les marchés financiers britanniques, allemands, français, italiens, espagnols… Bien que depuis ce « Vendredi noir », la situation se soit stabilisée, l’incertitude demeure quant à l’issue des négociations entre la Grande-Bretagne et l’U.E.
Les analyses montrent une forte dépendance du Royaume-Uni à de nombreux produits manufacturiers produits par les pays voisins. L’Angleterre est par exemple le 3e plus gros client de l’Allemagne, qui y exporte annuellement 120 milliards d’euros de produits et machines industrielles.
Elle achète aussi 20 % des voitures allemandes. Le Brexit risque donc de peser sur les conditions d’exportation pour Berlin, avec un impact négatif direct sur les secteurs de l’automobile et des machines-outils notamment.
Mais plus généralement, toutes les entreprises doivent se préparer au changement. Cela passe entre autres par l’augmentation des liquidités dont elles disposent. Pour cela, une des priorités est de minimiser le Cycle de Conversion des Liquidités, c’est-à-dire limiter le temps d’immobilisation du capital dans le processus d’exploitation.
Avec une gestion optimisée de leurs encours client et fournisseur, ainsi que leurs stocks, les experts estiment à 229 millions d’euros le volume de liquidités que les entreprises peuvent dégager de 1 milliard d’euros de ventes. Avec une trésorerie suffisante, elles peuvent financer le développement de leurs activités et gagner en souplesse et en réactivité.
De nombreuses entreprises en Europe s’exposent à une chute de leurs ventes. En effet, avec la dépréciation de la livre sterling, qui a entraîné une perte de pouvoir d’achat pour les Britanniques, ceux-ci se tourneront davantage vers des fournisseurs locaux ou implantés sur des marchés moins coûteux.
Les premières victimes en matière d’exportations sont l’Allemagne, les Pays-Bas et la France. Au sein du Royaume-Uni, l’industrie pharmaceutique et le secteur manufacturier risquent de supprimer massivement des emplois. Les raisons sont multiples : parts de marché amoindries, chute du cours de la monnaie, chaîne d’approvisionnement complexe avec de nombreux sous-traitants et besoins de trésorerie plus importants.
La sphère financière en revanche devrait être épargnée du fait de ses atouts : ressources humaines et techniques, culture métier et formations spécialisées… Aucune autre capitale ne dispose encore de la même capacité à gérer les capitaux du monde.
Après la crise financière de 2008, l’inflation et les taux d’intérêt sont descendus à des seuils historiques et s’y maintiennent du fait de la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale Européenne et du pétrole, toujours bon marché.
Pour autant, les entreprises ne doivent pas attendre pour améliorer leur gestion financière. C’est à cette seule condition qu’elles seront armées contre les bouleversements attendus avec le Brexit.