Les employés d’Alitalia ont rejeté le plan de sauvetage de la compagnie aérienne. Plus de 67 % des salariés, qui se sont exprimés lors d’un référendum organisé à fin avril, se sont opposés à l’accord. Résultat : les banques ayant refusé une nouvelle recapitalisation, l’entreprise a été placée sous tutelle de l’État le mardi 2 mai dernier.
Le sort d’Alitalia, en proie à de graves difficultés financières, pourrait bientôt être scellé. Le plan de restructuration, censé sauver la compagnie aérienne de la faillite, n’a visiblement pas convaincu les salariés.
Soumis par référendum aux employés, celui-ci n’a recueilli que 33 % de voix favorables, pour 67 % contre. Le protocole d’accord, qui était présenté comme la solution de dernier recours, prévoyait notamment de supprimer 1700 postes et de réduire les salaires de 8 %.
À l’annonce des résultats, le président du conseil d’administration, Paolo Gentiloni, s’est immédiatement entretenu avec les ministres du Développement économique, des Transports et du Travail pour faire part du « regret et de l'étonnement devant une situation qui met en danger le plan de recapitalisation ». « Il n’y a pas de solution alternative », avait-il insisté, balayant ainsi les rumeurs d’une possible nationalisation de la compagnie.
En attendant la prochaine réunion des actionnaires d’Alitalia, le gouvernement a expliqué que son principal objectif était de « minimiser les pertes pour les contribuables italiens ».
Mediobanca estime ainsi que les aides publiques versées par l’État à la compagnie aérienne entre 2007 et 2014 s’élèvent au total à 8 milliards d’euros.
Les règles européennes interdiraient de toute façon toute nationalisation
Carlo Calenda.
Ce n’est pas possible, le gouvernement a fait tout ce qu’il a pu pour aider l’entreprise
Pier Carlo Padoan.
La solution privée est également exclue. Avec la victoire écrasante du « non » lors du référendum, les banques Intesa Sanpaolo et UniCredit, qui font partie des principaux actionnaires, refusent de recapitaliser une entreprise placée sous tutelle, dont le besoin de trésorerie est estimé à 2 milliards d’euros.