Le chiffre d’affaires de l’industrie aéronautique et spatiale française est estimé à 60 milliards d’euros pour l’année 2016. Ce qui constitue un record. Comparé à l’année précédente, il est en hausse de 4,1 %. Cependant, 20 % à 25 % des acteurs de l’industrie affichent un déficit. Il s’agit pour l’essentiel de PME et PMI, victimes de la baisse du budget de la défense et de la crise sur les marchés de l’aviation d’affaires et de l’hélicoptère civil.
Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) se montre particulièrement inquiet par cette situation. Marwan Lahoud, son président, craint que cela impacte l’ensemble de la filière, en raison notamment de l’interdépendance entre tous ces acteurs.
Les multiples échecs rencontrés dans le changement de cadence des programmes d’Airbus illustrent parfaitement cette interdépendance. En effet, le constructeur ne peut assurer aucune livraison si ses sous-traitants ne suivent pas le rythme. Le cas de Zodiac Aerospace en constitue un excellent exemple.
Dans les faits, le rythme de production du programme A350-XWB a plus que triplé en 18 mois. Ce qui a entraîné des retards dans la livraison des sièges pour les A350-900, et par conséquent l’ajournement des livraisons de l’avionneur.
Si le cas de Zodiac Aerospace a défrayé la chronique, d’autres entreprises ont souffert en silence. Ce que le président du comité Aero-PME, Bertrand Lucereau, confirme tout en ajoutant que « les PME françaises sont trop petites et qu’elles ont besoin de se consolider ».
Le GIFAS réfléchit actuellement aux moyens d’aider les PME-PMI de la filière à se diversifier. Il apparaît en effet que « Celles qui sont sereines en 2017 sont celles qui sont aussi dans le médical et le militaire ». Les entreprises en déficit travaillent pour l’essentiel dans le segment de l’aviation d’affaires ou hélicoptère.
Cette première n’arrive pourtant pas à retrouver son niveau d’avant crise de 2008, et le second est affecté par le déclin du marché Oil & Gas. Pour le PDG de Dassault Aviation et vice-président du GIFAS, « Il faut aider les PME à avoir plus de produits à leurs catalogues.
Il faut les aider à préparer leur consolidation ». Selon les propos de Bertrand Lucereau, la question du besoin de trésorerie ne devrait pas être un obstacle à cela, car « Les PME ont de la trésorerie et elles peuvent faire face. C’est une opportunité pour aller vers d’autres marchés ».
Le GIFAS envisage également de passer à la phase 2 du programme « Performances Industrielles » qui a pour but d’améliorer la compétitivité de ses PME. Depuis 2014, ses résultats sont plus que satisfaisants. Il a permis à 97 % des PME d’améliorer de manière significative leur performance.
Nous passons désormais à la phase 2 pour approfondir l’excellence française avec 300 PME visées, dont 150 nouvelles. Les 13 nouvelles régions sont d’ores et déjà mobilisées et engagées comme partenaires de ce programme
Marwan Lahoud