
Les économistes saluent le plan de relance de l’investissement proposé par le nouveau président de la République, Emmanuel Macron. Cet arsenal de mesures, qui prévoient notamment une baisse de l’impôt sur les sociétés et des cotisations sociales de l’employeur, mais aussi une dynamisation de la politique d’investissement public, devrait encourager les entreprises à investir, estiment les analystes.
Stéphane Colliac, économiste senior chez Euler Hermès, estime que le plan de relance de l’investissement envisagé par Emmanuel Macron, qui s’inscrit dans la continuité de son programme économique lorsqu’il était encore pensionnaire de Bercy, pourrait rapidement porter ses fruits.
Important Concrètement, le nouveau président français prévoit de faire passer le taux de l’impôt sur les sociétés de 33 % actuellement à 25 % à la fin de son mandat. Il propose de supprimer le CICE, jugé trop complexe à mettre en œuvre pour les employeurs, au profit d’une réduction de 6 % des cotisations sociales des employeurs.
Pour les salariés, il promet de supprimer les cotisations chômage et maladie qui seront compensées par une augmentation de 1,7 % des CSG et d’exonérer 80 % de la population de la taxe d’habitation. Cette dernière mesure devrait s’appliquer dès l’année prochaine.
Enfin, Emmanuel Macron vise à redynamiser les investissements publics à travers la mise en place d’un plan de 50 milliards d’euros sur cinq ans.
Sous l’effet combiné de ces mesures, l’investissement global en France devrait progresser de +3,2 % en rythme annuel en 2018, table Stéphane Colliac. Soit la plus forte hausse enregistrée depuis la crise.
Plus précisément, l’investissement des entreprises devrait s’améliorer de +2,9 % en 2017 puis de 3 % l’année suivante.
Important Ce qui correspondrait alors à une accélération étant donné que la progression observée en 2016 (+3,6 %) a été biaisée par le dispositif de suramortissement mis en place par le gouvernement la même année, et destiné à accélérer les investissements des entreprises. Cette mesure a contribué pour moitié à la hausse enregistrée.
L’investissement des ménages, correspondant aux dépenses effectuées dans l’immobilier, devrait bondir de +3,6 % en 2017 et de 4 % en 2018. Ce qui devra contribuer à une nouvelle baisse des stocks d’invendus et stimuler le secteur du bâtiment.
Quant à l’investissement public, il devrait se contracter cette année de -0,7 % suite au changement de pouvoir, avant de connaitre un bond de +2 % en 2018.
Seule ombre au tableau qui tranche avec ces bonnes nouvelles, les délais de paiement entre les entreprises se sont allongés d’une journée, pour s’établir à 73 jours. Un niveau qui est encore très largement supérieur au délai légal des 60 jours de règlement. Aussi, il faudrait certainement réfléchir à de nouvelles mesures pour atteindre cet objectif.
Important Malgré tout, un rapprochement entre les délais de règlement des clients et des délais de paiement des fournisseurs (qui se sont raccourcis de 3 jours) – corrigé du nombre de jours de stocks – révèle une diminution des besoins de trésorerie des entreprises, et donc une amélioration de leur besoin en fonds de roulement. Ceux-ci ont baissé de deux jours de chiffres d’affaires.