La lutte contre les délais de paiement inter-entreprises se poursuit

 Horloge et pièces de monnaie

Les mesures en faveur de la réduction des retards de paiement n’ont pas réussi à enrayer complètement ce fléau pour les entreprises et l’économie. La Médiation des entreprises œuvre activement à l’évolution des comportements et à la résolution rapide et à l’amiable des conflits. La création de deux médiations de filières, dans le bâtiment et les travaux publics, fait partie de ces initiatives.

Lancement d’une médiation pour la filière des travaux publics

Le quart des dossiers par le Médiateur porte sur les délais de paiement, mais les thématiques sont nombreuses.

D’ailleurs, cette entité n’étant pas dédiée au recouvrement, elle n’entre en scène que pour des montants conséquents, et à la demande d’entreprises désireuses de préserver le lien commercial avec son client.

En plus des médiations entre sociétés privées, la Médiation vient de mettre en place une cellule consacrée au secteur des travaux publics, qui a donc pour vocation de trouver une solution aux litiges impliquant les donneurs d’ordre publics.

Groupe de travail pour l’amélioration des délais de paiement

En parallèle, elle dirige un groupe de travail auquel participent les représentants des collectivités territoriales et de l’État, l’objectif étant d’élaborer un guide sur les manières de réduire les délais de paiement dans le secteur public.

Pour cela, ils rassemblent les bonnes pratiques en la matière : identification et suppression des délais cachés, dématérialisation des factures et des échanges en général, amélioration des relations avec le comptable public…

En outre, le groupe, qui compte notamment des représentants du BTP, réfléchit à la création d’un standard minimal pour la facturation. Adapté aussi bien aux acteurs publics que privés, sans distinction de secteur, ce modèle vise à éviter aux entreprises de gérer autant de process que de fournisseurs.

Groupe de travail pour l’amélioration des délais de paiement

Concernant le name & shame, qui consiste à dénoncer les mauvais payeurs du secteur privé, Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises, estime que c’est malheureux, mais nécessaire.

Important En effet, les retards de paiement s’élèvent encore en moyenne à 11,3 jours pour l’ensemble des secteurs, ce qui représente un manque à gagner de 11 milliards d’euros dans la trésorerie des entreprises.

Et cela, sans compter les délais « cachés » impossibles à mesurer, et induits par les rejets de facture pour des raisons futiles ou par l’envoi du bon de commande ultérieure à la réalisation de travaux urgents.

Interrogé par ailleurs sur la pertinence de la mise en place d’une politique de quick pay déjà appliquée outre-Atlantique, l’expert n’exclut pas cette possibilité afin de privilégier les fournisseurs les plus fragiles. Il recommande en outre un recours accru à l’affacturage inversé pour minimiser les retards de paiements. Encore faut-il que les PME s’y mettent…

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