Les prêts relais garantis boudés par les agriculteurs

Agriculteurs

Les aides accordées aux entreprises du secteur agricole via le dispositif de garantie BPI France ont été moins importantes que prévu, a reconnu le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, mais pas pour les raisons évoquées par la FNSEA. L’exécutif s’attend néanmoins à une hausse de la demande dans les mois à venir.

Les aides aux agriculteurs peinent à séduire

C’est l’une des mesures phares du plan de soutien à l’agriculture dévoilé par Manuel Valls et Stéphane le Foll en octobre dernier. Par le biais de ce dispositif, la Banque publique d’investissement (BPI) s’engage à garantir 50 % du montant des prêts accordés par les banques aux entreprises du secteur agricole afin de financer leur besoin de trésorerie.

Nous nous sommes réunis hier avec les représentants des banques pour faire un point sur la situation. Le constat a été fait que la demande de prêt relais garanti était restée nettement en deçà des attentes initiales

Ministre de l’Agriculture devant l'Assemblée.

Les professionnels expliquent le faible succès de ce dispositif, très peu sollicité par les agriculteurs, par les « avances de trésorerie qui ont été attribuées en octobre et novembre », a rapporté le ministre. Malgré tout, ce dernier n’exclut pas un décollage de la demande d’ici les prochains mois.

Comme ces avances de trésorerie seront bientôt épuisées et que nous avons décidé de maintenir ce dispositif jusqu’au 31 mars, nous pouvons nous attendre à ce que les demandes de prêts seront faites dans les mois à venir

Ministre de l’Agriculture devant l'Assemblée.

Les mêmes conditions d’éligibilité continuent de s’appliquer

Un avis qui est loin d’être partagé par le principal syndicat agricole en France. Et pour cause : le président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), Xavier Beulin, avait récemment adressé une lettre au Premier ministre Bernard Cazeneuve, dans lequel il accusait « la BPI d’appliquer un ratio endettement/fonds propres dont la principale conséquence a été de rendre de nombreux demandeurs inéligibles. »

Stéphane Le Foll a bien entendu nié ces accusations en rassurant les bénéficiaires qu’« aucun nouveau ratio n’a été mis en place depuis l’accord que nous avons trouvé ».

 

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