Les retards de paiement, un fléau pour les entreprises françaises

Homme d'affaire inquiet

Selon la Banque de France, les retards de paiement des fournisseurs mettent en péril près du tiers des entreprises françaises, notamment les plus petites.

Raccourcissement continu des délais de paiement

Le non-respect des délais de paiement affecte 32 % des entreprises à travers la France.

Une étude de la Banque de France estime à 16 milliards et 6 milliards d’euros respectivement le déficit de liquidité que ce fléau fait subir aux PME et aux ETI.

Pourtant, les délais moyens ont diminué de manière continue ces 16 dernières années. En effet, alors qu’ils atteignaient 55 jours pour l’encaissement des clients et 67 jours pour le règlement des factures fournisseurs, ils ne situent aujourd’hui à 44 et 50 jours, quasiment au même niveau que l’année précédente. Rien que sur la première décennie de ce millénaire, les délais fournisseurs se sont raccourcis de 12 jours, contre 9 jours pour les délais clients.

Inégalités entre les secteurs et les régions

Il reste que dans certains secteurs, la moyenne de 44 jours pour les délais d’encaissement des créances clients n’est que théorique. Les professionnels de la construction sont les plus affectés, avec des délais s’élevant généralement à 64 jours, soit un jour de plus que l’année dernière.

La situation est encore pire dans le secteur du soutien aux entreprises, où les délais d’encaissement grimpent jusqu’à 76 jours, et même 78 jours dans l’information-communication ! De tels chiffres s’expliquent notamment par le déséquilibre du rapport de forces entre les grands groupes et les petites entreprises de conseil et de services.

Entre les régions aussi, des disparités existent. La région parisienne se distingue avec 40 % d’entreprises qui dépassent la moyenne nationale des délais de paiement, quand ce pourcentage n’est que de 30 % dans le reste du pays.

Faible recours à l’affacturage

Dans un tel contexte, l’affacturage représente une solution efficace pour éviter les problèmes de trésorerie. Elle consiste pour l’entreprise à céder tout ou partie de ses factures clients à un établissement spécialisé qui les transforme immédiatement en liquidités. Ce dernier se charge ensuite du recouvrement auprès des clients concernés.

Mais elle est finalement peu utilisée. Après un déclin en 2008, l’activité a repris à un rythme modéré, avec une croissance annuelle moyenne de 11,7 % seulement, laquelle est attribuée principalement aux grandes entreprises. Les autres se tournent davantage vers les prêts classiques, dont la progression est nettement plus rapide.

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