L'investissement dans les fintechs est un moteur d’innovation pour les banques

Icônes investissement

La banque ne doit pas rester un simple fournisseur de produits et services financiers. Innover devient crucial, et passe par un rapprochement stratégique avec les startups, ainsi que des investissements dans le monde de la Fintech. Christophe Chazot, directeur de l’innovation du groupe HSBC, livre son avis sur la question.

Pourquoi la banque a-t-elle intérêt à investir dans les fintechs ?

Depuis 2014, le fonds de corporate venture de HSBC, a investi dans 8 fintechs, ces startups spécialisées dans les services financiers. Au total, sur 200 millions de dollars, 45 à 50 millions de dollars ont été utilisés pour accélérer la réalisation de projets très divers. En sus, la banque accompagne le développement commercial de ces entreprises dans les pays où il est implanté.

Ce faisant, HSBC privilégie les sociétés BtoB, modèle vers lequel les startups évoluent massivement dans les pays développés pour éviter la concurrence des grands acteurs bancaires et distributeurs de cartes sur le marché grand public. Pour autant, le groupe ne néglige pas le marché BtoC, tout particulièrement en Asie, où les modèles d’affaires grand public accaparent 90 % des fonds investis dans les jeunes fintechs.

Pour le groupe, l’investissement dans ces sociétés technologiques a permis d’optimiser lui-même son efficacité. En effet, grâce aux outils créés par les startups soutenues, qu’elle connecte à son interface en toute sécurité, HSBC enrichit l’offre à ses propres clients.

Par exemple, pour cet acteur majeur du commerce international, le système proposé par la société Tradeshift minimise le risque en matière d’affacturage afin de réduire d’autant le coût du crédit. Enfin, sur ce secteur sévèrement réglementé, les solutions des « RegTech » facilitent le respect des obligations, allégeant notablement la charge.

La « plateformisation », un concept peu pertinent pour la banque

Au nombre croissant de clients possédant des comptes bancaires multiples en France, HSBC propose un agrégateur, entre autres outils modernes dédiés à simplifier la gestion de leurs finances.

Plus généralement, la réglementation, dans un objectif de transparence, tend à pousser les banques à se transformer en « plateformes » d’agrégation. Mais il est essentiel que la banque ne se cantonne pas au rôle d’intermédiaire. Car pour financer l’économie, elle doit prendre des risques et pour créer des liquidités sur le long terme, ce que ne permet pas le concept de « bank as a platform ».

L’essor fulgurant du financement participatif et autres modes de financement entre particuliers ne devrait par conséquent pas mettre fin à la longue histoire de la banque. Elle doit néanmoins poursuivre sa transition numérique pour offrir au client l’autonomie et le service de qualité qu’il recherche, plus pratique, plus rapide, et sécurisé.

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