L’Observatoire des délais de paiement déclare avoir constaté une amélioration générale des conditions de paiement des fournisseurs, y compris par le secteur public. Pourtant, au quotidien, les retards de paiement semblent être toujours un des principaux freins au développement de vos activités, au point de ne plus répondre aux appels d’offres des pouvoirs publics.
La publication de résultats macroéconomiques a parfois le don de surprendre, voire d’agacer. Et l’amélioration des conditions de paiement, annoncée par l’Observatoire des délais de paiement, en fait partie.
Car sur le terrain, vous êtes nombreux à vous débattre avec des règlements à 65 jours, loin des 45 jours prévus par la loi Hamon. Et, à un milliard d’euros de trésorerie la journée de délai, ces retards de paiement plombent votre besoin en fonds de roulement et freinent le développement de vos activités.
La lente reprise économique ne vous empêche pas d’hésiter à réclamer le paiement d’un travail, et encore moins, de facturer des intérêts de retard, de peur de perdre un client. Un mauvais client reste un client, surtout s’il s’agit d’un grand compte, que 89 % des entreprises n’imaginent même pas relancer.
La médiation des entreprises a, de son côté, plutôt constater une explosion du nombre de médiations en cinq ans, passant de 100 par an, à 100 par mois ! Même si administrations et sociétés commencent à se rendre compte des conséquences de ces retards de paiement sur l’efficacité de leurs fournisseurs, de nombreux efforts restent encore à faire.
L’amélioration en 2016 des délais de paiement annoncée par l’Observatoire est relative à l’année 2015, où le début de la reprise avait provoqué de fortes tensions sur les besoins de trésorerie. Le retour aux délais pratiqués en 2014 ne constitue pas en soi une évolution vraiment positive de la situation.
Seul changement notable, à part ce frémissement chez les directions générales à se soucier de leur réputation, voire de leurs fournisseurs, on constate que les bons payeurs sont plus nombreux, mais que les mauvais payeurs s'acquittent de plus en plus tardivement de leurs factures. Et 2017 ne devrait, hélas, pas voir de réels progrès en ce qui concerne les délais de paiement.