
Grâce à un marché du crédit toujours dynamique, les marges d’intérêts pour le second trimestre devraient se maintenir à un bon niveau. En revanche, la conjoncture est moins favorable pour les banques de financement et d'investissement (BFI) des deux côtés de l’Atlantique.
Pour les établissements bancaires européens, l’heure est la publication de résultats trimestriels. Du côté de leurs homologues américaines, les chiffres reflètent le ralentissement du marché du trading obligataire.
Quant à celles du Vieux Continent, par rapport aux performances de 2016, dopées par les incertitudes liées au Brexit, celles de 2017 seront probablement inférieures. Concernant l’activité de détail, les analystes porteront une attention particulière au mouvement de la marge d’intérêts consécutif à la remontée des taux longs.
Les banques de différents pays se succèdent ainsi dans les annonces, à commencer par les Espagnoles Bankia et Santander, suivies par Deutsche Bank et Lloyds Banking. BNP Paribas, Barclays, Crédit Suisse, UBS et BBVA clôtureront la semaine.
À partir du 1er août, ce sera au tour de BPCE et de sa filiale spécialisée dans l’épargne et les services financiers spécialisés, Natixis, ainsi que de la Société Générale et du groupe Crédit Agricole.
Après quelques années d’une conjoncture morose, la reprise s’est poursuivie à un rythme soutenu au cours de la période avril-juin 2017, impactant positivement les comptes des acteurs du secteur bancaire européen.
Le dernier rapport de la BCE montre une augmentation notable de la Bank Lending Survey. Cet indicateur correspond au ratio entre les établissements qui font état d’une progression de la demande en prêts des entreprises et ceux pour qui ce chiffre est en repli.
Important Ainsi, au deuxième trimestre, ce solde est supérieur de 15 points de pourcentage, contre +6 points au trimestre précédent.
La demande a été la plus forte en France, en Italie et aux Pays-Bas. La croissance des prêts immobiliers (19 points de pourcentage) et des crédits à la consommation (11 points) est restée nettement au-dessus des moyennes historiques.
La demande a été soutenue notamment par les opérations de M&A et par l’investissement fixe auxquels s’ajoutent la faiblesse des taux, la constitution des stocks et la hausse du besoin en fonds de roulement, ainsi que le regain de confiance des consommateurs et les prévisions encourageantes pour l’immobilier.
Compensant des taux de réemploi négatifs, un effet volume positif devrait préserver la marge d’intérêts des banques en Europe.
Les analystes se pencheront aussi sur les améliorations apportées par les plans d’économies et de rationalisation des réseaux, en particulier pour les enseignes françaises et pour l’Italienne UniCredit.
Celle-ci sera par ailleurs jugée sur ses prêts non performants, tout comme Santander et Commerzbank, actuellement en restructuration.
Pour les BFI, les introductions en Bourse, l’activité M&A et le trading actions constituent des points positifs, mais la décélération du trading obligataire risque de peser sur les futurs résultats des banques.