Les introductions en Bourse (IPO) ont repris au début du printemps 2016 après un arrêt quasi total durant les 3 premiers mois consécutifs à la forte baisse des indices boursiers. Pour les entreprises ayant un projet d’IPO, nous faisons le point sur les avantages et les inconvénients d’une telle opération.
En entrant en Bourse, l’entreprise gagne en notoriété et bénéficie d’une nouvelle source de financement. Grâce à l’augmentation de son capital, elle dispose de fonds pour assurer son développement rapide.
La démarche est particulièrement bénéfique dans le cas d’une innovation, notamment sur le secteur de la santé et des biotechs. Plus généralement, dans tous les domaines où les banques traditionnelles sont réticentes à s’engager, les marchés représentent une alternative efficace.
Certains peuvent s’interroger sur sa pertinence dans le contexte de taux très faible actuel. En effet, les intérêts d’un prêt bancaire classique sont probablement moins élevés que d’éventuels dividendes à payer. Toutefois, les fonds levés répondent à des problématiques différentes. Par exemple pour améliorer son besoin en fonds de roulement (BFR) ou financer la croissance de l’activité en général, l’introduction en bourse est préférable, les banques privilégiant les projets plus spécifiques accompagnés d’un plan de mise en œuvre.
Une telle opération nécessite une préparation minutieuse qui implique un budget de communication et des frais en conseils et services bancaires et juridiques. De plusieurs dizaines de milliers d’euros en fonction des établissements retenus, une IPO peut coûter jusqu’à 100 000 € et plus à une entreprise pour une capitalisation de 15 millions d’euros.
Par ailleurs, entrer en Bourse impose certaines dépenses internes, notamment la mise en conformité obligatoire aux normes comptables internationales IFRS, si l’entreprise décide de s’introduire sur Euronext.
Pour une petite entreprise, outre la capitalisation boursière, le choix doit tenir compte de l’aspect réglementaire. Étant « seulement » un marché réglementé, Alternext offre davantage de souplesse et de rapidité sans obligation de communication des résultats en respectant les normes comptables IFRS ; en revanche, les liquidités sont moindres. Euronext, marché régulé, est meilleur pour les questions de visibilité et de liquidité, mais le cadre est plus strict quant à la publication des résultats.
Une PME peut s’intéresser au Marché libre pour obtenir une liquidité par cession de parts existantes, mais jusque-là non cotées, sans augmenter son capital. Ce marché non régulé permet également à l’entreprise d’acquérir une maîtrise des marchés avant de passer sur Alternext, mais il a l’inconvénient d’être très spéculatif.
Les variations du cours du titre d’une entreprise n’impactent directement ni sa comptabilité ni son activité, mais elles peuvent avoir une influence psychologique sur le dirigeant et les salariés.
En effet, une baisse notable peut compliquer une recherche de financement ultérieur, alors qu’une forte hausse promet une nouvelle augmentation facilitée du capital. L’évolution de cours représente donc un signal fort du financement futur de la croissance de l’entreprise.