
Les business angels sont des investisseurs et des accompagnateurs précieux des PME. Tanguy de La Fouchardière, le président de France Angels, livre les recommandations de la fédération nationale des réseaux de business angels pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle.
Depuis 10 ou 15 ans, les business angels financent le démarrage et la croissance de start-ups. Ces personnes physiques mettent leurs propres capitaux et leurs compétences au service de ces jeunes pousses à fort potentiel de croissance.
Les 4500 business angels français sont regroupés au sein d’environ 80 réseaux. En 2015, ils ont financé 386 opérations pour un total de 41,2 millions d’euros composés pour 68 % de premiers tours de table et pour 32 %, de refinancements.
Depuis 2001, 3000 start-ups ont bénéficié du soutien financier et de l’accompagnement des membres de la fédération France Angels ; grâce aux 500 millions d’euros injectés, 20 000 emplois ont été créés ou préservés.
Contrairement à une plateforme de crowdfunding, cet investisseur recherche et sélectionne des dossiers, utilise son propre argent, et offre du coaching pendant 5 à 7 ans. Il intervient principalement durant la phase de démarrage, notamment pour le BFR, lorsque l’entreprise ne possède pas les actifs nécessaires à son développement.
Elle reçoit 100 % du financement, sans les frais d’intermédiation de 20 % à 30 %. Enfin, son implication aux côtés de l’entrepreneur augmente les chances de succès de ce dernier.
À l’échelle de l’Europe, la France accuse un certain retard. Par exemple, l’année dernière, 300 millions d’euros ont été investis par 20 000 business angels britanniques. Dans l’Hexagone, malgré la reconnaissance du rôle-clé de ces réseaux, devenir business angel ne séduit pas.
Pour lever les freins, la fédération plébiscite la reconnaissance d’utilité publique pour elle-même et les réseaux. Elle réclame également une fiscalité plus favorable, l’État ayant régulièrement réduit les incitations fiscales, comme le dispositif ISF-PME, dont le montant est passé de 800 millions à 620 millions d’euros entre 2010 et 2015.
En conséquence, sur les 5 ans, les investissements des business angels ont été plafonnés à 40 millions d’euros par an. Pourtant, le nombre d’entreprises en quête de fonds explose en France, en particulier pour financer l’innovation.
Autre règle fiscale pénalisante, le crédit d’impôt sur l’IRPP est inférieur à celui du Royaume-Uni. Par ailleurs, la taxation des éventuelles plus-values est supérieure ; un report de l’impôt des plus-values encouragerait le réinvestissement dans les PME.
L’investisseur devrait en outre pouvoir déduire de son revenu imposable ses éventuelles pertes en capital, comme cela se fait outre-Manche ou outre-Atlantique. Enfin, la fédération souhaite que les bons de souscription d’actions et les actions de préférence puissent être inscrits sur les PEA-PME.