Coût de l’affacturage

L’affacturage permet à une entreprise de financer ses créances. Ce système financier peut toutefois lui coûter cher, notamment en cas d’impayés de la part de ses clients.

cout affacturage

On distingue trois types d’affacturage, à savoir l’affacturage confidentiel, l’affacturage non géré et la subrogation. Quel que soit l’affacturage choisi, son coût peut peser lourd dans le budget de l’entreprise.

En cause : des commissions d’affacturage qui sont déterminées en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise. On note aussi des frais annexes que bon nombre de factor tentent de cacher à l’entreprise jusqu’au moment de régler les factures.

Pour éviter les risques, l’entreprise doit notamment faire un bon choix de clients.

Quel est le coût d’un contrat d’affacturage ?

Le coût d’un contrat d’affacturage entre une entreprise et un organisme de crédit spécialisé est loin d’être négligeable. Constitué d’une commission d’affacturage, d’une commission de financement et de frais de dossiers à verser à la société d’affacturage, il peut atteindre jusqu’à 15 % de la valeur des créances cédées par l’entreprise (toutes taxes comprises).

Les frais de dossiers restent néanmoins négociables. Par ailleurs, la société d’affacturage est dans la possibilité d’exiger un montant forfaitaire minimum annuel. Représentant environ 70 % des commissions à payer, l’entreprise devra s’en acquitter dès la signature du contrat.

Enfin, des écarts de coût peuvent être constatés en fonction de la société d’affacturage. Ils s’expliquent entre autres par le volume de créances cédées, le nombre de clients concernés, le montant moyen des factures ou encore la zone géographique.

Les commissions d’affacturage

les commisssions d'affacturage

Il existe deux types de commissions d’affacturage, à savoir la commission d’affacturage à proprement-parler et la commission de financement. Cette première regroupe les frais de gestion, de recouvrement et d’assurance-crédit.

Elle va de 0,15 % à 1,30 % (TTC) du chiffre d’affaires confié et l’assurance-crédit représente à elle seule environ 0,30 % de la commission d’affacturage. Celle-ci se calcule souvent en tenant compte du nombre et la valeur des créances cédées par l’entreprise, ainsi que du volume moyen des factures à traiter.

Important Connue également sous l’appellation « intérêts débiteurs », la commission de financement découle des avances de trésorerie octroyées par l’affactureur à une entreprise. Celles-ci permettent à cette dernière de financer intégralement ou partiellement ses créances.

La commission fait ainsi office de contrepartie due à l’affactureur et elle se calcule au prorata temporis. La période à prendre en compte est celle entre la date d’octroi de l’avance et la date de l’échéance.

Les frais annexes

Frais de dossier, coût des services Web, frais liés à des litiges… autant d’éléments qui peuvent être comptabilisés comme étant des frais annexes.

L’entreprise se trouve néanmoins dans la possibilité de les négocier auprès de la société d’affacturage. Mieux vaut demander à cette dernière l’existence de ces frais dits « masqués », dès le début de la collaboration. Ceux-ci peuvent effectivement peser lourd dans le coût annuel, surtout s’il existe des frais d’abonnement internet que la société d’affacturage considère comme de la « marge pure ».

Enfin, à noter que d’autres frais peuvent également grossir les rangs des frais annexes. Parmi ceux-ci figurent les frais de remise d’une LCR papier à l’encaissement. Ces coûts résultent des paiements par effets opérés par certains clients de l’entreprise.

Les (fonds de) garanties

les fonds de garantie

Les sociétés d’affacturage exigent souvent une participation au fond de garantie à l’entreprise. Celui-ci permet effectivement de couvrir le risque de factures impayées.

Il représente environ 10 % des encours, c’est-à-dire du montant de chaque facture.

Au terme du contrat d’affacturage, ce fonds de garantie sera toutefois restitué à l’entreprise. Autrement dit, la société d’affacturage octroie à cette dernière 90 % de ses factures. Elle lui restitue les 10 % dès que les clients de l’entreprise ont réglé leurs factures. Cette dernière a toutefois la possibilité de louer les services d’un prestataire chargé de négocier les conditions du contrat d’affacturage.

Elle peut ainsi bénéficier d’un rabais amenant le taux de 10 % à 7 %, voire à 5 %. À noter toutefois que les fonds de garantie ne servent pas à compenser les impayés. Cette attribution relève plutôt de la responsabilité d’un établissement d’assurance.

Les taux de financement en affacturage

Les taux de financement en affacturage sont notamment indexés à l’EURIBOR 3 mois (Euro Interbank Offered Rate) ou à l’EONIA (Euro Overnight Index Average).

Ce premier représente le taux interbancaire appliqué entre les établissements bancaires de renom pour rémunérer leurs dépôts dans la zone euro.

L’EONIA est quant à lui calculé par la BCE et fixé par la FBE (Fédération Bancaire de l'Union Européenne). Il représente la valeur moyenne quotidienne des taux prêteurs sur 13 échéances communiqués par un échantillon de 57 banques les plus actives de la zone Euro.

Le site de la Banque de France en présente les valeurs, auxquelles les sociétés d’affacturage se doivent de se référer. Elles peuvent varier d’une année à une autre. L’Euribor 3 mois + 3 % équivalait par exemple à 7,743 % en Septembre 2007. Sa valeur annuelle était de 4,743 % et l’EONIA le plus avantageux était 4,017 %.

Comment éviter les pièges de l’affacturage ?

les pieges de l'affacturage

L’affacturage suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’entreprises désireuses de soigner leur trésorerie. Cette solution financière peut toutefois s’avérer complexe et très coûteuse.

L’entreprise a ainsi intérêt à cesser de collaborer avec certains de ses clients qu’elle considère comme douteux, au risque de supporter les risques liés aux impayés. Elle doit également privilégier les clients ayant souscrit des contrats d’assurance.

Il faut savoir que le factor (société d’affacturage) ne manque pas d’examiner le fichier clients de l’entreprise, afin de faire un tri : il ne rachète que les créances susceptibles d’être recouvrées.

Selon Monique Clopier, directrice financière du Laboratoire Onyligne (fabriquant de parfums et de produits de toilette), de plus en plus de factors se montrent très sélectifs envers les clients export. Le pays d’origine de chaque client constitue ici un critère de choix.

Que faire en cas d’erreur sur les frais du factor ?

Dès la détection d’une erreur sur les frais, il faut envoyer un courrier en recommandé AR à la société d’affacturage. Il faut également faire valoir le délai de réclamation, au terme duquel les comptes sont considérés comme approuvés par l’entreprise ayant recouru à l’affacturage.

Ce délai reste effectivement valable sauf s’il y a erreur de la part de l’établissement de crédit. Avant de signer un contrat d’affacturage, mieux vaut d’ailleurs vérifier l’existence et la nature même de ce délai d’approbation « tacite ». Mieux vaut aussi connaitre l’entité à laquelle il faudra s’adresser en cas de détection d’une erreur.

 

Comment calculer le TEG en affacturage ?

Important Le décret du 7 mai 2008 exhorte les sociétés d’affacturage à mentionner le « TEG » (Taux Effectif Global) dans leurs contrats. L’entreprise se voit ainsi indiquer un taux incluant les frais annexes du factor, au lieu d’un seul taux de financement qui peut s’avérer prohibitif. Le calcul du TEG implique un élément appelé dénominateur du taux.

Celui-ci est fonction de deux éléments, à savoir le nombre de débiteurs afférents à la commission de financement précomptée, ainsi que le nombre de débiteurs afférents à la commission de financement post-comptée.

Le dénominateur est minoré par un certain nombre d’éléments, dont le nombre de créditeurs enregistrés pendant la durée du contrat d’affacturage. Ces derniers constituent d’ailleurs le gage des commissions liées au financement.

Comment anticiper la sortie ?

la sortie du processus d'affacturage

Si l’affacturage permet à une entreprise d’obtenir davantage de crédits auprès de sa banque qu’une démarche classique, il présente un certain niveau de risque. Ce système financier peut par exemple donner lieu à une insuffisance de trésorerie, d’où la nécessité d’une bonne préparation de la sortie du factoring.

Cette opération passe indubitablement par une réduction progressive des besoins de financement, par un renforcement des fonds propres, par l’obtention des paiements de la part des clients dans les meilleurs délais, ainsi que par de bons contacts avec sa banque.

Ce dernier point constitue un catalyseur lors de la négociation d’éventuelles lignes de crédit supplémentaires. Enfin, il faut noter que la commission minimum annuelle doit être versée au factor, quelle que soit la date de sortie.

Quelques conseils pour bien appréhender ce système financier

Des experts connaissant bien la discipline prennent le temps de donner des conseils utiles sur ce système financier.

Parmi ceux-ci figure l’utilité de faire affaire avec un acteur justifiant d’une certaine renommée en matière d’affacturage. Les professionnels soulignent que ce choix est le garant d’une excellente qualité de gestion.

Ils recommandent aussi de préférer un prestataire pouvant se retrouver dans le business de sa clientèle. Une entreprise a par exemple opté pour un prestataire remplissant deux critères : intégrant les impacts de la saisonnalité de l’entreprise et comprenant les aléas des principales enseignes de distribution.

Important Par ailleurs, les experts jugent aussi important de garantir une bonne communication avec les gestionnaires du factor, en optimisant l’organisation interne du service financier. Un bon contact avec des interlocuteurs dédiés chez le factor est aussi primordial. On peut ainsi suivre les opérations de près.

Enfin, les professionnels concluent qu’il est nécessaire de faire la distinction entre créances cédées et créances réglées. Ce point précis explique d’ailleurs la nécessité de faire un suivi de près des opérations. Le client et le factor peuvent ainsi mettre leurs comptes en parfaite adéquation.

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