Les ventes en ligne de voiture d’occasion prennent leur envol

 prise en main de clé de voiture

Le commerce en ligne se démocratise dans presque tous les secteurs d’activité, que ce soit les cosmétiques, l’alimentaire, l’électroménager ou l’électronique. Curieusement, les vendeurs de voitures ont été distancés. Plusieurs marques européennes telles que Driverama, Aramis, Cazoo et AutoHero comptent bien rattraper ce retard. Elles se livrent une concurrence de plus en plus rude.

Les ventes de voitures neuves ou d’occasion sont traditionnellement la chasse gardée des concessionnaires et des distributeurs agréés des constructeurs. Pour les véhicules de seconde main, acheteurs et vendeurs se retrouvent sur les sites de petites annonces et de ventes entre particuliers.

Cette pratique présente néanmoins plusieurs défauts, comme l’absence de transparence sur l’état des marchandises vendues et l’absence de garantie sur la qualité. Les spécialistes des voitures d’occasion que sont Cazoo, Driverama et AutoHero profitent de cette brèche pour partir à la conquête de ce marché au fort potentiel. Sans trop de surprise, leur business model plait à la clientèle.

Une rivalité sur tous les fronts entre concessionnaires et vendeurs d’occasion

Longtemps désorganisé, le marché des véhicules d’occasion prend progressivement de l’épaisseur, au point de menacer l’activité des concessionnaires, qui détiennent le monopole des ventes de voiture de société et de voiture particulière neuve. Emil Frey France, leader des concessions automobiles dans l’Hexagone, en est bien conscient.

Le groupe a lancé Autosphère, sa propre plateforme de ventes d’automobiles de seconde main, pour ne pas se faire distancer par les nouveaux leaders de ce filon. Son directeur Stéphane Caldairou compte offrir une expérience d’achat plus satisfaisante sur cette nouvelle plateforme. Selon lui, la compétition entre les concessionnaires et les acteurs de l’occasion profitera surtout aux particuliers, qui bénéficieront de prix de rachat plus élevés.

Outre la transparence du processus de ventes et les prix de rachat, les vendeurs de véhicules de seconde main se livrent aussi une bataille d’image. Cette « guerre » se traduit par des contrats de sponsoring tous azimuts, visant à occuper l’espace médiatique et attirer l’attention du public sur la politique de marque. AutoHero vient ainsi de signer un contrat de sponsoring avec le club berlinois Hertha BSC. De l’autre côté de la Manche, le surprenant Cazoo consacre environ 58 millions d’euros de sponsoring cette année, dans des disciplines aussi variées que les fléchettes, le rugby, le foot et le golf.

Plus de transparence et plus de stocks pour achalander le client

Les ventes de voitures d’occasion représentent un marché estimé à 700 milliards d’euros en 2019, ce qui correspond à environ 49 millions de véhicules vendus. L’essentiel de ces automobiles s’échange sur les sites de petites annonces. Les plateformes spécialisées commencent toutefois à prendre du volume, même si elles restent assez discrètes pour le moment. Quelques enseignes émergent du peloton, à l’instar du français Aramisauto, lequel vient d’entamer son introduction en Bourse pour soutenir son expansion.

Le groupe a pour ambition de dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires cette année, grâce à ses activités en France, au Royaume-Uni, en Espagne et en Belgique. AutoHero reste cependant le leader européen des voitures d’occasion, avec 10 000 voitures écoulées en 2020. Le site vise les 40 000 véhicules vendus cette année. Pour atteindre cet objectif, la filiale d’Auto1 s’appuie sur une énorme base de données actualisée en temps réel, qui lui permet de connaître l’état de ses stocks et de déterminer les prix à la vente et les prix à l’achat.

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