Foxconn est d’habitude présentée comme l’un des plus grands sous-traitants d’équipements électroniques au monde. Le géant taïwanais se spécialise notamment dans l’assemblage d’iPhone. Son association avec Stellantis, un groupe spécialisé dans l’automobile, peut ainsi surprendre. Une rapide analyse de ce rapprochement montre cependant que les deux compagnies partagent beaucoup d’intérêts en commun.
Depuis quelques années, on assiste à une grande transformation de l’industrie automobile mondiale, sous la contrainte d’une réglementation plus orientée en faveur du respect de l’environnement et de l’efficience énergétique. Les géants comme Volkswagen et Toyota accélèrent l’électrification de leur parc, espérant ainsi rattraper leur retard par rapport à Tesla.
D’autres constructeurs ont choisi de fusionner pour rester compétitifs, à l’instar de Fiat-Chrysler et de PSA. Le groupe Stellantis, né de cette fusion, vient de franchir un nouveau pas dans sa stratégie électrique, en s’associant avec l’entreprise taïwanaise Foxconn à travers une nouvelle coentreprise baptisée Mobile Drive, spécialisée dans le développement de « cockpits numériques ».
Plus connu comme étant un « assembleur » d’iPhone, le groupe Foxconn multiplie ces dernières années les partenariats dans l’industrie de la construction de véhicule particulier et de voiture de société. Cette diversification répond à un besoin réel des industriels en équipements électroniques fiables et performants pour leurs voitures. Les automobiles électriques utilisent effectivement différents composants électroniques dans leur système d’aide à la conduite et l’info divertissement, entre autres. Le développement de ces équipements n’est pas étranger à la pénurie de semi-conducteurs qui sévit actuellement.
Cette opportunité n’a pas échappé à Foxconn, en grand habitué de l’assemblage et du développement d’équipements électroniques. Ces derniers mois, la compagnie taïwanaise a conclu plusieurs partenariats stratégiques avec différentes marques automobiles dans le monde. Avant son association avec Stellantis, l’entreprise a déjà conclu un accord avec Fisker Automotive, une start-up prometteuse qui rêve de marcher sur les plates-bandes de Tesla.
En début d’année, Foxconn a aussi formé une coentreprise avec Geely. Cette nouvelle structure se chargera de produire les systèmes embarqués, les pièces détachées et même des voitures de la marque. Il y a donc une certaine logique dans la création d’une coentreprise entre Foxconn et Stellantis, sixième plus grand groupe automobile au monde.
La joint-venture créée par Stellantis et Foxconn s’appelle Mobile Drive. Elle développera des « cockpits numériques », l’appellation industrielle des tableaux de bord de plus en plus connectés des voitures modernes. Ce partenariat permet à Stellantis de ne pas se faire distancer par ses concurrents dans la course à la connectivité automobile. Il s’agit d’une question vitale pour un groupe qui a mis en circulation 12 millions de véhicules connectés, sous 14 marques différentes dont :
La coentreprise Mobile Drive ne travaillera pas exclusivement pour Stellantis. Sa production s’adresse à tous les constructeurs intéressés. Le design des cockpits sera modifié en fonction des marques. En revanche, les logiciels embarqués restent identiques. Carlos Tavares précise également que la joint-venture n’aura pas de passe-droit. Elle devra répondre aux appels d’offres classiques pour décrocher un contrat auprès de l’une des marques du groupe Stellantis.