L’avenir de l’économie mondiale se trouve en Asie. Cette vérité fait quasiment l’unanimité, tant le dynamisme des marchés chinois, vietnamiens, malaisiens et autres pays de cette zone est frappant. Saint-Gobain ne s’y trompe pas en faisant de son expansion en Asie une priorité, surtout dans les activités technologiques et dans les matériaux de construction.
Les quatre dragons asiatiques étaient longtemps considérés comme les fiers représentants de la croissance économique en Asie. Le cas de Singapour, Taïwan, Hong Kong et Corée du Sud préfigurait en réalité un essor phénoménal de toute la région sur le plan économique, politique, financière et diplomatique. Ce progrès fulgurant touche actuellement la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande et, surtout, la Chine, l’empire du Milieu étant le marché le plus convoité. Le géant des matériaux de construction Saint-Gobain a bien suivi le mouvement et investit massivement pour accroître sa présence dans ces territoires à travers de nouvelles usines et un réseau de distribution local.
Saint-Gobain ne s’intéresse pas à l’Asie pour y produire à moindre coût du plâtre ou des vitres de voiture de société. Le groupe cible avant tout le marché asiatique, qui est aujourd’hui le plus peuplé et le plus dynamique au monde. La demande en matériaux de construction et en produits technologiques est particulièrement forte dans cette région, grâce à une croissance économique frôlant ou dépassant régulièrement les 10 %. La Chine constitue la principale locomotive économique et financière de la région. L’Indonésie, le Vietnam, la Malaisie et la Thaïlande offrent également de belles perspectives.
Sur ces marchés, Saint-Gobain a enregistré durant la dernière décennie une croissance moyenne de 6,5 %, en tenant compte des cessions. Si l’on exclut ces cessions du bilan, le géant français affiche une croissance de 12 à 13 % de ses ventes en Asie sur la même période. À terme, Saint-Gobain espère faire mieux que la croissance du PIB dans cette région, en misant sur le rythme effréné des nouvelles constructions dans les grandes métropoles chinoises. Les villes de l’Empire du milieu accueillent chaque année entre 14 et 15 millions de nouveaux habitants, dont une grande partie vient de rejoindre la classe moyenne.
Cette population aspire à un habitat moderne et conforme aux objectifs environnementaux du pays – lequel compte atteindre la neutralité carbone en 2060. Saint-Gobain, lui, ambitionne de proposer un catalogue neutre en carbone dès 2050. Pour y arriver, la multinationale va s’appuyer sur la forte demande asiatique dans les activités technologiques et dans les secteurs générateurs de liquidités, comme les plaques de plâtre, les dispositifs d’étanchéité et la chimie de construction.
Signe de la croissance fulgurante du marché asiatique, Saint-Gobain doit ouvrir une usine tous les six mois pour être en mesure de satisfaire la demande locale. En mai dernier, le groupe vient d’inaugurer un nouveau site de fabrication de plaques de plâtre en Chine. 2021 est aussi l’année où le mastodonte français ouvre sa première usine au Vietnam et une autre très prochainement au Myanmar.
Au total, Saint-Gobain emploie aujourd’hui 12 000 salariés dans 105 usines situées en Asie. Même si le groupe ne réalise que 10 % de son chiffre d’affaires dans la région (3,5 milliards d’euros), il a bon espoir de renforcer sa présence dans cette zone. Pour rappel, le marché asiatique absorbe 60 % de la production mondiale de voitures neuves.
