Les Français encore réticents face aux restrictions concernant leur mobilité

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L’opinion publique se montre consciente de l’urgence climatique depuis quelques années et se dit même favorable à des mesures concrètes permettant de limiter le réchauffement climatique. Un récent sondage réalisé par Harris Interactive indique toutefois que cette sensibilisation est toute relative. La question de la mobilité divise encore le public.

Les voitures électriques et hybrides apparaissent comme l’avenir de la mobilité urbaine. Tous les constructeurs investissent dans cette technologie, avec l’appui des investisseurs et des pouvoirs publics. Cet engouement coule de source, vu l’empreinte carbone attribuable au parc automobile au niveau national et international. Le public semble convaincu des vertus de cette solution de mobilité, qui n’a de cesse de grignoter des parts de vente. Une étude récente du CNPA, réalisée par l’institut Harris Interactive, montre cependant que des efforts restent à faire en matière de sensibilisation des conducteurs aux dispositions visant à réduire la pollution urbaine due aux véhicules thermiques.

Des mesures d’interdiction jugées excessives

En France, les véhicules thermiques classés Crit’Air 3 à 5 – soit les plus polluants – seront progressivement interdits de circulation dans les centres villes, dans le cadre de la mise en œuvre des Zones à faibles émissions. Toute voiture de société et tout véhicule individuel de cette catégorie sont concernés par cette mesure. À l’échelle du pays, cela représente plus de 60 % du parc en circulation. Cette décision du gouvernement s’inscrit dans le cadre du plan de réduction de la pollution en milieu urbain, conformément aux objectifs de transition énergétique et écologique du pays.

Dans le sondage de l’institut Harris Interactive, les Français approuvent majoritairement les ambitions environnementales de la France. 75 % d’entre eux se disent même favorables à des mesures légales qui aident à réduire la pollution urbaine due aux véhicules. En revanche, 71 % des répondants – sur un panel de 1025 personnes représentatives de la population adulte française – considèrent que la suppression des véhicules diesel dans les agglomérations est excessive. 45 % d’entre eux s’opposent ainsi à cette interdiction. Cette absence d’acceptabilité devrait poser problème aux pouvoirs publics et aux politiques dans ces prochaines années.

Un manque flagrant de sensibilisation autour des ZFE

L’enquête demandée par le Conseil national des professions de l’automobile vise à évaluer la perception de leur mobilité par les Français. Les résultats montrent que la voiture individuelle conserve son statut de solution préférée des citoyens pour leurs déplacements domicile-travail. 59 % des répondants l’ont mis en première position. Les transports en commun et le covoiturage complètent le podium, avec respectivement 18 % et 5 % d’utilisateurs. Les deux-roues restent assez marginaux, avec seulement 2 % de préférence. Pour 39 % des personnes interrogées, l’offre des transports en commun ne répond pas vraiment à leurs besoins.

Autre grande révélation, les Français connaissent très peu les Zones à faibles émissions ni leurs conséquences sur leur mobilité dans un avenir proche. Les villes de plus de 150 000 habitants ont en effet l’obligation d’instaurer cette zone sur leur territoire avant le 31 décembre 2024. Les véhicules diesel seront interdits de circuler dans ces ZFE. Or, près d’un Français sur deux ne connaît pas encore cette contrainte et 60 % des répondants ignorent tout des ZFE. Les pouvoirs publics devront redoubler d’efforts pour convaincre la population du bien-fondé de cette mesure.

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