La Cour des comptes prévient contre les risques des nouvelles formules de location

clé voiture

Ces dernières années, les Français plébiscitent certaines solutions de locations telles que la LOA et la LLD. Elles sont souvent présentées comme des alternatives avantageuses par rapport à l’achat comptant ou au crédit à la consommation. Les clients peuvent effectivement limiter leur dépense à court terme. Cependant, ces offres comportent des inconvénients non négligeables selon les analystes.

La location longue durée (LLD) est désormais très répandue dans l’Hexagone. Elle permet d’utiliser un produit sur une période donnée, sans s’occuper des désagréments de la possession. Pour une voiture, ces contraintes se traduisent concrètement par l’entretien et les éventuelles réparations. Les clients payent, en contrepartie, un loyer sur une durée convenue par le contrat initial.

Cette formule est particulièrement intéressante d’un point de vue pratique. En revanche, l’offre présente quelques défauts sur le plan financier, au même titre que les prêts. Les clients devront notamment payer un surcoût significatif par rapport à un achat comptant. De plus, le cadre réglementaire est inadapté à cette nouveauté.

Une offre problématique en période de crise

Dans un rapport récent, la Cour des comptes a dénoncé les failles de la LLD et de la LOA. Elles impliquent notamment une hausse du coût réel pour les clients. Pourtant, ces derniers n’en sont pas nécessairement conscients. De plus, les consommateurs ne sont pas suffisamment protégés par les acteurs du secteur et les dispositifs en place. Comme l’a souligné le rapport de la Cour des comptes :

Accessible à tous les clients sans vérification de leur solvabilité, la LLD peut être un engagement très contraignant sur plusieurs années, pour un intérêt économique discutable et avec une information préalable insuffisante.

Ainsi, les ménages modestes risquent d’aggraver davantage leur situation financière. Ces profils sont en effet tentés par le montant des loyers affichés. Or, ils ne sont pas nécessairement capables de couvrir ces frais, surtout face à la crise actuelle. L’Association française des sociétés financières a ainsi réclamé des reports d’échéances de paiement dès le premier confinement.

L’UFC-Que Choisir a également attiré l’attention sur les risques liés à la LLD l’année dernière. En effet, cette formule n’est pas classée parmi les crédits. De ce fait, elle n’est pas encadrée par la réglementation en la matière. Les personnes non solvables se retrouvent ainsi exposées au surendettement.

Une forme de location atypique

L’automobile fait partie des secteurs appréciant le plus la LLD et la LOA (location avec option d’achat). Ces offres permettent notamment de faciliter l’accès de la population à des véhicules plus récents. En effet, les clients peuvent changer de voiture rapidement, avec un investissement modéré.

Le succès de ces formules vient également de la primauté de l’usage sur la propriété. Cette attitude s’est d’ailleurs développée ces dernières années. Concrètement, les consommateurs ne souhaitent plus posséder un bien. Ils préfèrent payer pour les services associés. Les professionnels ont donc créé des solutions adaptées.

Dans la pratique, la LOA peut encore être considérée comme un type de crédit à la consommation. Le souscripteur cherche en effet à acquérir l’objet de son financement. En revanche, la LLD ne s’inscrit pas dans cette catégorie et s’apparente davantage à une location. Cette spécificité pose justement plusieurs problèmes sur le plan réglementaire.

La LLD est concrètement très proche de la LOA. Or, elle est régie par le cadre juridique destiné à la location traditionnelle. Ainsi, la formule n’est pas soumise à des obligations d’informations et de protections adaptées. La Cour des comptes a particulièrement insisté sur ce point. De plus, ce mode de financement tend désormais à s’étendre de nombreux produits.

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