Uber ne veut pas que ses conducteurs changent de statut

bâtiment de la société Uber

Le spécialiste californien de la réservation de voitures avec chauffeurs (VTC) Uber fait encore parler de lui. Avec la jeune pousse Postmates et deux conducteurs, l’entreprise conteste une réglementation qui exige que les chauffeurs indépendants soient requalifiés en employés. Alors que le texte est censé s’appliquer cette année, les entreprises tiennent à protéger leur modèle économique.

Afin que les sous-traitants puissent profiter de conditions sociales optimales, la législation californienne leur permet de basculer dans le salariat. Baptisée AB5, cette loi a fait l’objet d’une ratification au mois de septembre dernier.

Cependant, le géant américain Uber n’est pas près de s’y conformer, d’autant plus que faire changer de statut engendre des charges sociales plus importantes.

Au cours de ces dernières semaines, les recours en justice contre l’entreprise se sont aussi multipliés. Par exemple, le fournisseur de VTC a dû arrêter de desservir en Colombie le 21 décembre dernier. Il a été attaqué pour motif de concurrence déloyale. Les entreprises détenant des flottes continueront-elles de confier leur voiture de société à Uber ?

Uber peut-il réaliser des profits avec son modèle économique ?

Uber a essuyé une perte qui s’élève à 1,20 milliard de dollars au cours du troisième trimestre de l’année passée. Par ailleurs, son introduction en Bourse en mai 2019 ne lui a pas profité. En effet, son titre a décroché de près de 50 %.

Actuellement, l’enseigne est tout simplement en quête de rentabilité. Les marchés ne sont pas encore convaincus de son aptitude à engranger des bénéfices dans le contexte actuel, malgré ses 101 millions d’usagers actifs par mois.

Est-ce une raison de plus pour l’entreprise californienne de défendre coûte que coûte son modèle économique basé sur le recours à des prestataires indépendants ? Tout comme son concurrent Lyft, Uber a réuni 30 millions de dollars pour organiser un scrutin, comme le prévoit la loi californienne.

Il espère qu’un consensus sera trouvé et que certaines dispositions seront modifiées. Quelques propositions ont déjà été formulées au gouverneur.

Les plaignants obtiendront-ils gain de cause ?

La plainte émise par Uber et d’autres acteurs a été divulguée en ligne par CNBC. L’objet de la requête est le suivant :

Les plaignants (…) défendent leur liberté fondamentale de travailler en tant que fournisseurs de service indépendants et en tant qu’entreprises technologiques dans l’économie à la demande.

La plainte avance aussi que la souplesse du métier de chauffeur fait qu’il est possible d’amasser de l’argent n’importe où et à n’importe quel moment. Tel est, comme elle le rappelle, l’intérêt de l’économie à la demande.

Du côté des conducteurs, les avis sont mitigés. Certains aspirent à être protégés de la même façon que les salariés. D’autres souhaitent exercer leurs activités en toute liberté, y compris en termes d’horaires de travail.

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