La Belgique veut réserver la déductibilité fiscale aux voitures de société électriques

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Selon une note de l’informateur royal, les véhicules professionnels roulant au diesel ou à l’essence ne seraient plus éligibles à la déductibilité fiscale. Si les partis sont favorables à un tel changement, les salariés pourraient se montrer réticents à se contenter d’un modèle d’une gamme inférieure ou renoncer à leur avantage au profit d’un budget mobilité.

Projet de suppression de la déductibilité fiscale pour les voitures de société thermiques

La suppression de la déductibilité fiscale pour les voitures de société thermiques est envisagée par Paul Magnette, l’informateur royal. Sa proposition a été communiquée dans une note destinée aux partis politiques impliqués dans les discussions fédérales et dont le contenu a récemment fuité.

Dans le détail,

Important seules les automobiles « zéro émission » seraient déductibles.

Toutefois, considérant leur prix d’achat plus élevé que celui des modèles dotés d’un moteur diesel ou essence, le budget mobilité correspondant, qui a pour objectif d’encourager le recours à des solutions alternatives, sera également plus important. La mesure prendrait effet en 2023 ou 2024 afin de permettre une transition en douceur.

Pour les observateurs,

« Les partis flamands et francophones devraient être favorables à l’idée, dans la mesure où elle correspond à leur volonté ».

Mais les salariés qui bénéficient d’un véhicule de fonction ne semblent pas partager cet avis. Les résultats d’une récente enquête de Securex auprès d’un panel de 1 500 employés révèlent que le retrait de cet avantage constituerait un motif de démission pour 59 % des répondants.

Cette moyenne cache néanmoins des disparités, le pourcentage de détracteurs de la réforme étant plus faible chez les actifs en télétravail ou ayant des horaires flexibles.

L’essor du véhicule électrique freiné par son prix et les problèmes de recharge

Malgré cette réticence, les experts du secteur estiment que la voiture de société va inéluctablement perdre du terrain.

D’une part,

Important son coût a augmenté, aussi bien pour les employeurs que les employés en premier lieu au durcissement croissant des normes de CO2.

La chute des prix des véhicules diesel d’occasion a également joué un rôle dans la hausse des loyers. C’est un moyen pour les sociétés de leasing de compenser le manque à gagner consécutif à la diminution de la valeur résiduelle de ces automobiles et à la difficulté de revente de ces dernières à l’étranger.

Pour autant, le marché de la voiture électrique ne va pas exploser du jour au lendemain. Le prix, qui présente un écart significatif avec les modèles thermiques, reste un frein majeur. Par ailleurs, rares sont les entreprises équipées de bornes de recharge rapide ou disposant d’un garage avec une installation adéquate à domicile. En attendant une solution adaptée aux réalités du terrain, la suggestion de Paul Magnette risque donc de ne pas avoir de suite.

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