Le véritable coût des voitures-salaires belges révélé dans une étude

le drapeau belge de la fenêtre ouverte de voiture

En Belgique, l’État accorde certains avantages fiscaux aux entreprises qui acquièrent une voiture pour leurs salariés. Cette pratique reste cependant ancrée dans les mœurs des sociétés belges, plus qu’ailleurs. À l’échelle du pays, ce système vieux de quelques décennies coûte cher à tous les contribuables, raison pour laquelle la coalition au pouvoir souhaite la réformer.

Peu après la formation d’un gouvernement en octobre, la Belgique a officialisé son intention d’interdire les nouvelles acquisitions de véhicules de société à essence ou diesel d’ici six ans. Cet ambitieux projet est le fruit de compromis entre les quatre grandes familles politiques qui forment la coalition.

Car dans les faits, ces partis ont des vues divergentes sur la meilleure manière de résoudre le casse-tête des voitures-salaires.

Cette question épineuse représente un défi majeur, tant le système coûte cher aux contribuables belges. Un rapport de l’ONG Transport & Environnement montre notamment l’ampleur du problème et son impact sur les habitudes de déplacement et les consommations en énergie du pays.

Un avantage fiscal à 2,3 milliards d’euros par an

Les grands partis de la coalition Vivaldi ont chacun leur propre vision du système de la voiture de société. Pour certains, la Belgique devrait imaginer une alternative plus écologique de ce mécanisme, au lieu de le supprimer. D’autres plaident en faveur d’un arrêt progressif de ce dispositif fiscal.

Malgré ces divergences, les quatre formations se rejoignent sur un point : l’avantage de la voiture-salaire coûte cher aux caisses du Royaume, sans oublier son empreinte énorme sur l’environnement.

En se basant sur un rapport de l’ONG Transport & Environnement, le gouvernement estime à 2,3 milliards d’euros par an le manque à gagner lié à ce système. Rapporté à la population belge, cela correspond à 196 euros par an par contribuable déboursé pour un bonus qui profite à un nombre limité de travailleurs.

Neutralité carbone des voitures-salaires d’ici 2026

À ce coût financier, il faut ajouter le coût écologique inhérent aux comportements des bénéficiaires. Au volant de ces voitures livrées avec une carte carburant et un forfait de réparations, les conducteurs ont tendance à rouler plus et beaucoup plus vite.

Une autre étude menée en 2016 révèle que ceux qui jouissent de ce privilège choisissent souvent des modèles assez lourds et plus polluants que la moyenne. Sachant que 57 % des automobiles écoulées en Belgique étaient achetées par des entreprises en 2019, l’impact sur l’environnement est non négligeable.

Au-delà du prix pour les contribuables, la question environnementale a beaucoup pesé dans la décision du gouvernement de réformer le système des voitures-salaires à l’horizon 2026. Sauf changement en cours de route, toutes les voitures d’entreprise achetées en Belgique après cette date rouleront à l’électrique.

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