Les entreprises optimisent leur organisation pour s’adapter aux nouveaux enjeux de la mobilité

rangée de voitures de fonction

À la base, la mission du mobility manager consiste à gérer les problématiques liées aux déplacements des salariés. Ainsi, il devient incontournable avec la multiplication des transports alternatifs et l’arrivée imminente de la loi sur la mobilité. En effet, son rôle au sein de l’entreprise dépasse le cadre de la simple organisation des voyages professionnels et de la flotte automobile.

Les entreprises sont actuellement confrontées à de nombreuses contraintes juridiques, fiscales et environnementales par rapport aux déplacements de leurs salariés. Elles sont donc obligées de revoir en profondeur l’organisation de leur flotte et de leur pôle voyage. Le mobility management permet de s’adapter à cette nouvelle conjoncture.

Eu égard à la myriade de solutions disponibles, le mobility manager peut mettre en place un système d’autopartage, de covoiturage ou de vélopartage. Ou encore inciter les salariés à adopter les modes de transport alternatifs… Il est aussi en mesure d’optimiser la gestion de la flotte automobile et des déplacements à titre professionnel pour s’adapter aux objectifs de l’entreprise en matière d’émissions carbone.

De nombreux défis à surmonter pour le mobility manager

Dans le cadre de son travail, le mobility manager doit relever de nombreux défis sur le plan humain, matériel et administratif. Le plus souvent, il est confronté à des blocages culturels au niveau des salariés eux-mêmes. Car si les nouvelles formes de mobilité sont très prisées des plus jeunes, les autres collaborateurs de l’entreprise restent encore à convaincre.

Selon le directeur commercial d’Athlon, Gérard de Chalonge :

« Ceux qui bénéficient de véhicules de fonction sont souvent des quadras ou des quinquas peu habitués à consommer d’autres modes de mobilité ».

Gérard de Chalonge.

D’autre part, le mobility manager rencontre souvent des difficultés au quotidien en raison du manque d’outils pour optimiser son organisation et améliorer son efficacité. Comme l’indique Danièle Maby, gestionnaire de flotte de véhicules et coordinatrice voyages et services généraux de Pellenc :

« En matière de gestion de flottes et de voyages, nous avons le choix entre un grand nombre d’applications, mais il n’y a pas d’offre pour un suivi global ».

Danièle Maby.

Pourtant, avec un outil adapté, le mobility manager pourra centraliser toutes les informations relatives aux déplacements des salariés et aux dispositifs déployés par l’entreprise. Il sera ainsi capable de prendre les bonnes décisions au bon moment et, si nécessaire, revoir sa manière de gérer les solutions de mobilité en place.

D’après la responsable des services aux collaborateurs de Metro France, Mélaine Pouchain-De Vita :

« Pour arriver à une organisation performante, cela nécessite de mettre en place des tableaux de bord, de comparer les retours sur investissements et les coûts ».

Mélaine Pouchain-De Vita.

La fiscalité représente également un problème de taille en mobility management. En effet, l’administration tarde à préciser les règles concernant les dispositifs liés à la nouvelle politique de mobilité des entreprises. Les crédits mobilité font partie des premiers sujets de préoccupation en la matière. Les professionnels s’interrogent notamment sur les avantages en nature qu’ils pourraient apporter.

Pourtant, le crédit mobilité est une solution adoptée par de nombreux acteurs tels que Renault Mobility, Ubeeqo, ou encore le groupe GCC. Il est généralement proposé aux collaborateurs abandonnant leur voiture de fonction en faveur des modes de transport suggérés par l’entreprise.

Une multitude de solutions pour les salariés

Avec la redéfinition de l’idée même de mobilité, les entreprises redoublent d’efforts pour proposer à leurs collaborateurs une alternative au véhicule de fonction. Cette politique comporte de nombreux avantages pour les employeurs et les travailleurs, que ce soit sur le plan pratique, financier ou écologique. Elle aide par ailleurs le mobility manager à fluidifier et à sécuriser davantage la mobilité des travailleurs.

Les nouvelles solutions telles que le covoiturage, l’autopartage ou le vélopartage facilitent notamment le regroupement de l’organisation des déplacements des salariés et de la flotte d’entreprise. Elles permettent en outre de répondre à la demande des jeunes qui tendent à privilégier les modes de transport alternatifs.

D’autre part, cette nouvelle approche contribue à réduire les émissions de carbone de l’entreprise. Les voitures électriques s’inscrivent également dans cette démarche, dans un contexte où la circulation en ville est de plus en plus restreinte.

Athlon et Siemens figurent notamment parmi les premiers établissements à avoir choisi une formule privilégiant les électriques et la location courte durée de ce type de voiture.

Avec la solution Flex2Use, Athlon met à la disposition de ses collaborateurs des véhicules électriques ou des modèles plus petits (et a fortiori, peu polluants). Ils bénéficient par ailleurs d’un budget dédié pour une location courte durée, notamment pour leurs vacances. Ayant adopté un programme assez similaire, Siemens propose également le covoiturage Klaxit pour limiter au maximum les émissions de CO2.

L’évolution de la mobilité en entreprise implique certains changements dans l’organisation des déplacements, comme chez Natixis. Désormais, la société ne raisonne plus en TCO (Total cost of ownership, ou coût total de la voiture), mais en TCM (Total cost of mobility, ou coût cumulé de la mobilité). Elle peut ainsi mettre en place des règles plus cohérentes, notamment en privilégiant les solutions adaptées à la situation.

Dans ce contexte, les professionnels de la LLD (Location longue durée) tendent à converger vers l’autopartage. Certains ont même décidé d’aller encore plus loin en s’orientant vers le VTC et le pass mobilité. Ces solutions permettent entre autres d’éviter les problèmes de parking et de réception lors des déplacements professionnels.

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