La place du VAE (Vélo à assistance électrique) dans les flottes d’entreprise commence à se confirmer. À l'inverse de l’autopartage, un pool de vélos électriques ne réduira pas la taille d’un parc de véhicules légers mais uniquement son usage. Si elles s’inspirent du modèle de LLD (Location longue durée) automobile, les offres sur ce marché résultent toutefois d’un modèle spécifique.
Selon l’Ademe, le recours à un véhicule personnel pour les trajets domicile-travail se trouve réduit de 69 % tandis que l’usage de voitures de service sur site diminue de 65 % grâce aux VAE. Ces derniers nécessitent par contre de consacrer une place de parking à l’installation d’une station de recharge.
De plus, dans l’idéal, ils ne doivent être pris que pour des trajets de moins de 10 kilomètres. Autant d’habitudes qui doivent s’implanter. À ce sujet, les spécialistes conviennent qu’une période de test est nécessaire.
Dans tous les cas, le succès du VAE sera fonction de l’accompagnement des utilisateurs : formation, possibilité de réservation via une application, etc.
La maintenance préventive constitue un poste clé dans le loyer d’un VAE, à la différence d’un contrat de LLD automobile. Il serait en effet handicapant de faire réviser le véhicule tous les 15 000 kilomètres. Les pneus et les freins d’un vélo s’usent rapidement.
Voilà pourquoi des réglages s’imposent. Avant de souscrire une LLD, il convient de vérifier les fréquences de maintenance proposées, en particulier sur site. Les pièces d’usure prises en charge par la maintenance préventive doivent également faire l’objet d’une validation.
Contrairement à l’utilisation d’une voiture électrique, celle d’un vélo équipé de batterie n’est pas entachée par des problèmes d’autonomie car ce véhicule est destiné à parcourir de courtes distances (5,3 km en moyenne par trajet selon l’Ademe). Un spécialiste note :
Tous les VAE peuvent couvrir a minima 30 kilomètres, quelles que soient les conditions d’utilisation. En outre, la batterie se recharge à 80 % en une heure.
Autre différence avec l’univers automobile, des facteurs inhabituels comme la corpulence du cycliste ou la déclivité des trajets détermineront le choix de la technologie de la batterie (lithium polymère ou lithium-ion) et sa puissance. Adeline Gogé-Lefaivre, directrice Marketing et Communication chez Bemobi, filiale de La Poste, apporte des explications :
Sur des vélos affectés à un utilisateur, nous prévoyons une batterie plus puissante car les distances parcourues sont plus longues que pour des vélos partagés.
Adeline Gogé-Lefaivre.
Dernier point, la durée des contrats de LLD de VAE n’est pas liée à un kilométrage mais plutôt à l’espérance de vie des batteries.
Ayant anticipé l’émergence du VAE, les spécialistes de la voiture de fonction tels qu’Arval, ALD Automotive ou encore Alphabet intègrent ce véhicule dans leurs offres.
Il faut savoir que depuis janvier dernier, une entreprise mettant à disposition de ses employés des vélos pour les trajets domicile-travail a la possibilité de déduire 25 % de leur coût de son impôt sur les sociétés. Cela concerne non seulement les frais d’acquisition ou de location mais aussi les dépenses d’entretien.
Par ailleurs, l’entreprise peut verser une indemnité kilométrique (0,25 euro par kilomètre) à ses salariés empruntant un vélo. L’employeur bénéficie alors d’une exonération de charges sociales plafonnée à 200 euros par an et par salarié. Ce dernier, pour sa part, est exempté d’impôt sur le revenu du même montant.
Dans certains cas, le service de VAE est opéré en marque blanche. Dans d’autres, des partenariats sont établis avec des opérateurs spécialisés. En effet, le déploiement de VAE exige des compétences spécifiques. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les gestionnaires de flotte sont peu nombreux à les acheter. Charles Poretz, dirigeant-fondateur de Cyclez, une entreprise vendant et louant des vélos électriques, corrobore :
Plus de 80 % de nos clients optent pour la location longue durée avec services.
Charles Poretz.
En l’absence d’une solide connaissance technique, des coûts indirects risquent de s’appliquer. Par exemple, des VAE low cost peuvent ne pas supporter une utilisation partagée. Un mauvais calibrage de maintenance préventive, provoquant des immobilisations répétitives, est un autre cas de figure pouvant se présenter.
