Les nouvelles restrictions sanitaires accentuent la pression sur les centres commerciaux

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Le virus Sars-CoV-2 continue de circuler rapidement en France, surtout dans 23 départements placés en surveillance renforcée. Afin d’endiguer sa propagation, l’État vient de décréter un nouveau confinement sur une partie du territoire français. Cette décision rajoute du poids supplémentaire sur les centres commerciaux, déjà fragilisés par les fermetures et les jauges de fréquentation.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’État, sur les conseils des experts sanitaires, a mis en place un ensemble de restrictions sanitaires visant à briser la chaîne de transmission du Covid-19. Toutes ces mesures ont en commun la limitation au strict minimum des contacts humains, véritables leviers de propagation du virus. Les ERP se retrouvent de fait en première ligne des décisions du gouvernement, y compris les centres commerciaux. Les grandes surfaces avaient été contraintes de fermer en début d’année, et doivent à nouveau appliquer un protocole plus strict, surtout les magasins situés dans les 16 départements concernés par le nouveau confinement.

Des commerçants à bout de souffle et déçus

Les deux confinements de 2020 ont mis en difficulté des milliers de commerces, privés de mouvements de liquidités alors que les charges, entre le bail commercial et les salaires, restent inchangées. Ces fermetures administratives ont aussi pesé sur le bilan des grands centres commerciaux dont les occupants ont dû baisser les rideaux temporairement. Puis, le même scénario se répète en janvier : les grandes surfaces de plus de 20 000 m2 ont dû fermer leurs portes.

Dans 23 départements, cette jauge a été abaissée à 10 000 m2 début mars face à une situation sanitaire loin de s’améliorer en dépit de la campagne de vaccination en cours. Cette énième contrainte sur leur activité agace les professionnels, qui se disent déçus des mesures mises en place. Un représentant du CNCC estime que cette fermeture est exagérée compte tenu de la situation sanitaire. Il s’appuie sur des études – qui restent au demeurant vagues – attestant l’absence de clusters dans les grands magasins.

Il soutient aussi que les épisodes de forte affluence, comme les soldes, sont déjà derrière, mais sans évoquer les festivités de Pâques qui approchent. L’association Procos déplore le poids financier de cette nouvelle fermeture sur les commerces déjà fragilisés par une année 2020 terne en tous points. Les représentants des grands centres commerciaux souhaitent ainsi que cette période d’arrêt soit la plus courte possible. Ils demandent aussi plus de visibilité sur les aides dispensées par l’État et sur les calendriers de réouverture.

25 000 boutiques concernées par la fermeture

Les dispositions prises par l’exécutif début mars concernent 130 centres commerciaux de plus de 10 000 m2. Ajoutés aux magasins de plus de 20 000 m2 fermés depuis janvier, ce sont plus de 25 000 boutiques qui se trouvent dans l’obligation de baisser les rideaux. Dans le Pas-de-Calais, l’État a décrété exceptionnellement la fermeture de tous les magasins de moins de 5 000 m2.

Le troisième confinement annoncé dans 16 départements la semaine dernière en rajoute une couche supplémentaire. De nouvelles restrictions de vente s’appliquent à tous les commerces non essentiels, indépendamment de leur emplacement. Autrement dit, ces mesures s’adressent aussi bien aux boutiques non essentielles des centres commerciaux qu’aux petits commerces spécialisés et aux magasins du centre-ville. Le ministère de l’Économie chiffre l’impact de ces nouvelles dispositions à 0,2 point du PIB national.

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