Avec la progression fulgurante de la covid-19, les centres commerciaux du pays de l’oncle Sam ont été pratiquement désertés. Si de nombreuses enseignes éprouvaient déjà des difficultés financières, l’aggravation de la pandémie pourrait les conduire à mettre la clé sous la porte. De nouveau accessibles au public depuis peu, les grands magasins ont du mal à convaincre les clients de revenir.
La banqueroute guette tous les centres commerciaux américains. Bon nombre d’entre eux peinent à garder la tête hors de l’eau. Des chaînes de grands magasins comme J. Crew, JC Penney ou Neiman Marcus ont volontairement rejoint le régime américain des faillites.
Important Au bord du gouffre financier, la chaîne de lingerie Victoria's Secret et le grand magasin Macy's sont dans l’obligation de fermer des centaines de boutiques et de mettre au chômage technique des milliers de salariés.
Les mesures de confinement ont accentué la désaffection des « malls » au profit du commerce en ligne.
Le rapport de Green Street Advisors met en évidence que la pandémie a précipité l’effondrement des commerces du détail, lesquels vont disparaître plus tôt que prévu.
Il a également prédit que plus de 50 % des grandes boutiques en centre commercial mettront la clé sous la porte d’ici 2021.
Cette vague d’interruption d’activités met les gestionnaires des « malls » en mauvaise posture, bien que les enseignes encore en place aient la possibilité d’avoir recours aux clauses de « force majeure » ou « acte de Dieu » pour réclamer l’exonération de loyer commercial en cas de départ des grandes marques. Une situation qui laisse présager une série de litiges.
Selon Retail Properties of America, à peine la moitié des loyers d’avril a pu être encaissée.
Propriétaire d’une centaine de centres commerciaux, cette société d’investissement immobilier commercial a noté que
Moins de 10 % des chaînes de vêtements, librairies et cinémas ont payé.
Dans les centres commerciaux Acadia Realty Trust, la moitié des locataires ont pu régler leur loyer. La majorité d’entre eux exercent dans la restauration et ont pu rester ouverts pendant le confinement.
D’après Nick Shields, analyste au cabinet de conseil Third Bridge,
Ces énormes pertes de loyer pourraient être le coup de grâce pour les sociétés immobilières. Tout dépend du futur comportement des consommateurs après la reprise de l’activité économique. Ils pourraient hésiter avant de reprendre le chemin des centres commerciaux, et préférer les achats en ligne.
Nick Shields.
Maghan Oroszi, responsable des opérations du bijoutier Mignon Faget, estime pour sa part que
Pour les grands magasins, les boutiques physiques peuvent être sacrifiées au profit de l’e-commerce afin de maintenir les activités de vente.
Maghan Oroszi.
