Le financement participatif se réinvente avec la crise sanitaire

Tirelire

Les opérations de collecte sur les plateformes de crowdfunding ont aussi subi un bref coup d’arrêt au printemps 2020, lors du premier confinement et du ralentissement économique qui en résulte. Puis, la finance participative reprend sa marche en avant, soutenue notamment par la bonne dynamique des placements dans l’immobilier et les dons.

Durant les premières années du financement participatif en France, rares sont les personnes qui pouvaient anticiper l’essor fulgurant de cette pratique dans l’immobilier. On pensait à tort que cet instrument financier est réservé au soutien aux start-ups technologiques et aux projets solidaires.

La situation a beaucoup évolué ces deux dernières années, avec la montée en flèche des campagnes. Puis, en 2020, en pleine crise du Covid-19, l’immobilier prend définitivement son envol, confirmant son statut de nouvelle place forte du financement participatif. Ce succès s’explique à la fois par la réputation de valeur refuge de la pierre et par les rendements attractifs du placement.

L’immobilier boosté par des taux d’intérêt élevés

Le crowdfunding immobilier est loin d’être un placement sans risque. Les risques de défaut des promoteurs sont bien réels, comme l’AMF tient à le rappeler souvent. Ces défaillances restent malgré tout assez rares : le marché de la pierre s’est relativement maintenu pendant la crise. Toutefois, la crise économique qui s’annonce appelle à la prudence.

En attendant, les supports d’investissement sous forme de crowdfunding dans ce créneau attirent plus que jamais, en grande partie grâce à des rendements concurrentiels. Le taux d’intérêt moyen sur les plateformes spécialisées s’élève à 9,3 %, là où l’assurance-vie sert entre 1 et 1,10 %. Le livret A et sa rémunération de 0,5 % font pâle figure à côté du financement participatif immobilier. Il n’y a donc rien de surprenant à voir la collecte dans ce créneau bondir à un rythme effréné en 2020. Ce segment draine à lui seul 75 % de la collecte totale du crowdfunding.

Le crowdlending et les dons sans contrepartie tiennent la corde

Le crowdfunding a la particularité d’offrir plusieurs choix de placements aux contributeurs. Les investissements sous forme de prêt continuent de dominer le marché, ces contrats ayant représenté environ trois quarts de la collecte totale. Avec 740 millions d’euros levés, le crowdlending dans l’immobilier, de la même manière que dans les autres secteurs d’activité, conserve son rôle de wagon du financement participatif. La crise a aussi propulsé d’autres formes de placements, surtout les dons sans contrepartie.

Dans un formidable élan de solidarité, ces contributions ont permis à des hôpitaux, des entreprises sociales et des personnes en détresse de lever 146 millions d’euros l’année dernière, soit un bond de 459 % en un an, un vrai record. Au total, le crowdfunding dans son ensemble a financé plus de 115 000 projets portés par des :

  • collectivités ;
  • start-ups ;
  • particuliers.
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