Financer un promoteur immobilier est un investissement de niche, mais à risque élevé

Nouveaux immeubles d’habitation modernes

Participer au capital ou tout simplement financer le projet d’un promoteur immobilier est un investissement qui rapporte. Son rendement pourrait même être qualifié de prodigieux étant donné la rémunération des placements traditionnels qui se trouve actuellement à un niveau plancher. Il reste toutefois à préciser qu’un placement est d’autant plus rémunérateur que les risques sont multiples.

À l’heure où les taux d’intérêt sont au plus bas et que la hausse des prix à la consommation affaiblisse les profits, un rendement de 8% à 12 % serait une véritable manne financière.

C’est pourtant le cas du crowdfunding immobilier, à en croire les opérations de financement qui ont été récemment évaluées par un agrégateur de projets spécialisé dans le domaine. Il s’agit, en fait, d’un crédit accordé à un promoteur ou d’une entrée dans son capital qui requiert un apport personnel raisonnable (entre 100 à 1000 euros seulement).

Si ce type de placement prend de l’ampleur actuellement, l’entrée en vigueur de la loi Pacte promet de le promouvoir davantage. Toujours est-il qu’il ne faut pas ignorer les risques encourus, notamment les éventuelles défaillances de stratégie ou la non-intégrité du collaborateur. Sans oublier les retards en termes de débouclage des opérations.

Un placement des plus performant

L’avènement des plateformes de financement en ligne a contribué à l'essor du crowdfunding à qui les créateurs de projet ont eu recours, pour la première fois, en 2012. Il s’agit d’un investissement des plus rentable, notamment celui dédié à l’immobilier qui rapporte aux alentours de 8%.

Le site HelloCrowdfunding a même annoncé une rémunération allant jusqu’à 12% lors des dernières opérations débouclées. De quoi motiver les investisseurs qui se trouvent actuellement dans une mauvaise posture à cause de l’inflation et des taux d’intérêt bas.

L’immobilier est d’autant plus un secteur de niche pour ce financement participatif, si l’on tient compte du baromètre du KPNG et du FPF, sur ce concept durant les six premiers mois de l’année. Le fait est qu’il a dépassé de loin les autres segments tels que l’industrie, la technologie, les commerces et services ainsi que l’environnement et l’énergie en accaparant plus de la moitié des fonds collectés.

Et l’activité promet de s’accroitre davantage avec le projet de loi Pacte du fait de divers assouplissements comme l’ouverture du PEA-PME aux titres d'investissements découlant d’un crowdfunding, par exemple.

Ou l’extension du plafonnement des collectes à 8 millions d’euros. Ce qui pourrait l’amener à devenir une solution alternative pour bon nombre d’opérateurs, et pas seulement les locaux.

Plus de performance implique plus de risque

Les placements performants encourent toujours plus de risque, cette logique demeure toujours. Le crowdfunding immobilier ne fait pas exception à cette règle. En effet, cette opération qui consiste à cofinancer une promotion un lieu d’habitation ou un local professionnel par des prêts d’argent, mais sous forme de bons ou de titres obligataires, présente quelques inconvénients.

  • Le déroulement de l’activité peut, par exemple, présenter diverses anicroches pouvant provoquer l’arrêt du chantier et occasionner des pertes financières ;
  • L’inefficacité des sociétés sous-traitantes ne dépend d’aucune partie contractante alors qu’elle peut occasionner des retards dans l’accomplissement de l’opération ;
  • Il peut arriver que les promoteurs eux-mêmes ne soient pas à la hauteur des compétences attendues au risque de faire rapidement faillite ;

Le durcissement de leur sélection n’atténue en rien les risques de perte en capital dus au délai de débouclage des opérations qui ne sont pas, dans la plupart des cas, à jour. Comme l’annonce le fondateur de HelloCrowdfunding, Laurent Altmayer :

« Sur les dossiers en cours ayant levé des fonds, 11 % sont à ce jour en retard par rapport à leur date initiale de débouclage. C'est à ce jour, le taux le plus élevé jamais enregistré. S'il existe un décalage de 6 mois comme c'est souvent le cas, cela n'a rien de grave. En revanche, au-delà cela devient préoccupant ».

Laurent Altmayer

Il faut aussi savoir que l’absence de liquidité de ce financement pourrait pénaliser les investisseurs. En effet, les fonds ne peuvent leur revenir qu’au bout d’un an et demi, voire deux ans.

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