Les crédits aux sociétés ont presque doublé en 2020

des billets euros

En période de ralentissement économique important, comme cela a été le cas l’année dernière, les entreprises se ruent naturellement vers les banques pour reconstituer leur trésorerie et compenser l’absence de flux de liquidités. Cette logique explique à elle seule les niveaux records des prêts aux entreprises en 2020, dopés notamment par les PGE.

Pour les économistes, la production de crédits est un indicateur majeur permettant de jauger l’état de santé globale des entreprises. Elle explose généralement lorsque les acteurs économiques sont confrontés à une situation exceptionnelle, un ralentissement ou une chute des ventes par exemple.

En 2020, les sociétés françaises ont subi un arrêt administratif de deux mois au printemps, suivi d’un second confinement en automne. Les restrictions sanitaires liées au Covid-19 limitent également leurs capacités. Les demandes de financement bancaire se sont donc envolées, atteignant des sommets presque inédits depuis 2007. Le Prêt garanti par l’État pèse très lourd dans la balance.

Un financement plus accessible aux entreprises en 2020

Sous le poids de l’épidémie de Covid-19, les banques et les autorités financières ont littéralement ouvert les vannes du crédit professionnel afin de sauver les entreprises mises à rudes épreuves par les deux confinements. C’est la conclusion que l’on peut tirer du récent rapport de la Banque de France, qui fait état d’un accès au crédit nettement élevé par rapport aux exercices précédents. Ce laxisme assumé n’est pourtant pas sans conséquence.

Bpifrance estime notamment qu’environ 4 à 7 % des PGE octroyés pendant la crise s’exposent à des risques de défaillances plus ou moins élevés. Or, sur ce seul dispositif exceptionnel, le taux de refus annoncé par la Banque de France plafonne à 13 % chez les entreprises de moins de 10 employés. Un an auparavant, l’accès au crédit pour ces TPE s’élève à seulement 71 %.

Pour les PME, le taux d’acceptation reste stable à 90 %. Cela s’explique en grande partie par la part négligeable des PGE dans les prêts obtenus par ces structures de 10 à 250 salariés. L’aide exceptionnelle de l’État a surtout profité aux très petites entreprises, qui ont absorbé jusqu’à 80 % des contrats et 30 % des fonds débloqués. L’accès aux crédits d’investissement s’envole aussi en 2020. Il franchit même la barre des 90 % (93 %) chez les TPE, une première depuis 2014.

Des prêts professionnels presque doublés en un an

Sur l’ensemble de l’année 2020, les banques françaises ont distribué 139,4 milliards d’euros en prêt auprès des entreprises, soit près de deux fois le volume de crédits aux sociétés réalisé en 2019. Les crédits de trésorerie, dont font partie les PGE, représentent plus de la moitié de cette enveloppe, soit 89,1 milliards d’euros. Pour retrouver trace d’une activité de financement aussi élevée, il faut remonter en 2007, lors de la grande crise financière mondiale.

Toutefois, cette amélioration reste relative, les demandes en prêt d’investissement ont chuté de moitié à cause de la crise. Pour la Banque de France et le Comité de suivi et d’évaluation des mesures d’urgence, la distribution des prêts exceptionnels ne s’est pas faite au détriment de la viabilité financière des banques.

Retour au de page