Les entreprises ont délaissé les projets d’investissement au deuxième trimestre 2020 pour se concentrer sur leur besoin de trésorerie

Finances pour investissement

Les entreprises ont délaissé les projets d’investissement au deuxième trimestre 2020 pour se concentrer sur leurs besoins financiers. Et ce n’est pas faute de le croire puisqu’il suffit de prendre en compte le fait que durant cette période, les crédits de trésorerie ont pratiquement explosé contrairement à ceux destinés à investir.

Dans l’Hexagone, le crédit professionnel est pour le secteur entrepreneurial l’un des piliers majeurs lui permettant de faire face à la diversité et d’assurer sa pérennité et son développement. Et en ces périodes difficiles liées à l’épidémie du coronavirus, l’on constate que son soutien est sollicité plus que jamais.

Banque de France en donne la preuve en publiant un rapport sur l’accès à ce type d’emprunt. Celui démontrant qu’au deuxième trimestre de 2020, les entreprises éprouvaient un besoin pressant de renflouer leur trésorerie se manifestant à travers l’explosion de la demande pour les services de prêt s’y référant, mais également par l’effondrement du crédit d’investissement.

L’heure n’était pas à l’investissement

Dans une note publiée à fin juillet dernier, Bpifrance a fait savoir que l’heure n’était pas à l’investissement pour les entreprises au deuxième trimestre de cette année. Ce, en faisant valoir que 41 % d’entre elles ont décidé de reporter leurs projets tandis que d’autres (18 %) ont choisi l’annulation pour la simple raison que la crise sanitaire a fait figure d’obstacle.

Pour s’en persuader, il suffit de porter un regard sur le dernier rapport de Banque de France mettant en exergue l’effondrement des demandes d’accès aux crédits d’investissement enregistré sur cette période. Du moins, pour les TPME puisque les ETI ne semblent pas concernées si l’on tient compte du fait que le nombre de demandeurs a progressé de 1 point passant de 18 % entre janvier et mars et à 19 % les trois mois d’après avec un taux d’obtention graduel de 4 points s’établissant à 96 %.

Ainsi, l’on pourrait dire que dans ce domaine, les TPE sont les plus à plaindre avec une chute de la demande passant de 11 % à 6 % pour un niveau de satisfaction diminuant à 84 %, alors qu’il était à 88 % avant la crise.

Pareille situation pour les PME, sauf que leur taux d’obtention est stationnaire à 95 % tandis que les demandes se sont retrouvées à 13 %, alors qu’elles étaient élevées à 22 % au dernier trimestre 2019.

Les efforts étaient concentrés sur la trésorerie

Autant dire que le deuxième trimestre de 2020 était une période particulièrement éprouvante pour les entreprises tricolores affaiblies financièrement suite aux conséquences de la crise et notamment à cause du confinement mettant à l’arrêt ou au ralenti leurs activités. Ce qui explique d’ailleurs le fait qu’elles sont bien nombreuses à concentrer leurs efforts pour l’obtention d’un crédit de trésorerie se manifestant à travers l’explosion de la demande pour ce type d’emprunt qui, selon Banque de France a été multiplié par sept.

Et en y regardant de près, le prêt garanti par l’État (PGE) lancé en mars dernier y est pour beaucoup en donnant une suite positive à la majorité des demandes avec un taux respectivement élevé à 91 %, 94 % et à 90 % pour les ETI, les PME et les TPE pour un taux de refus limité à 2,7 % dans l’ensemble. Ainsi, il faut préciser que sur les quelque 550 000 dossiers traités pour un montant total de 121,2 milliards d'euros, 115,1 milliards ont été accordés.

Dans les détails, les données statistiques de Banque de France ont démontré que toutes les structures se sont lancées dans cette course qu’importe leur taille avec un taux élevé à :

  • 28 % pour les TPE au deuxième trimestre, contre 13 % au trimestre précédent et 6 % en temps ordinaire ;
  • 40 % pour les ETI, contre 22 % cet hiver et 10 % au dernier trimestre 2019 ;
  • 42 % pour les PME, contre 17 % entre janvier et mars et 6 % au trimestre avant la crise sanitaire.
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