Axa réfléchit à la meilleure stratégie permettant de faire face à d’éventuelle épidémie dans le futur

entreprise Axa

Axa réfléchit à la meilleure stratégie permettant de faire face à d’éventuelle épidémie dans le futur. C’est ce qu’a fait valoir Thomas Buberl, PDG de cette compagnie d’assurances lors de son récent passage chez JDD. L’occasion lui permettant d’évoquer d’éventuelles pistes à exploiter et de donner son avis sur les idées reçues sur la prise en charge des entreprises affaiblies par le Covid-19.

À l’heure où les banques sont fortement sollicitées pour soutenir les entreprises affaiblies par les conséquences du Covid-19, l’éventualité d’intégrer les assureurs dans cette lutte est aussi évoquée à travers l’assurance professionnelle qui devrait prendre en charge les pertes d’exploitation liées à cette épidémie.

Une idée qui semble ne pas faire l’unanimité auprès de la Fédération française de l’Assurance (FFA) qui y voit une menace pour l’existence de ses membres. Un avis qui est également partagé par l’homme à la tête d’Axa qui préfère proposer d’autres pistes à explorer en misant essentiellement sur un mécanisme inspiré de l’assurance catastrophe naturelle et à un engagement mutuel de l’État et des acteurs concernés.

Soutenir les entreprises oui, mais…

La prise en charge des pertes d’exploitation liées au coronavirus, c’est l’une des pistes évoquées pour intégrer les compagnies d’assurances dans les mécanismes de soutiens aux entreprises. Mais il suffit de prendre en compte les explications de Jean-Laurent Granier, vice-président de la FBF pour se rendre compte que ce choix représente une menace de taille en soulignant que :

Si les assureurs devaient couvrir les pertes d’exploitation des entreprises affectées par la crise du coronavirus, évaluées à quelque 50 milliards d’euros, il n’y aurait plus d’assureurs dommages, car tous leurs fonds propres y passeraient.

Jean-Laurent Granier.

À Thomas Buberl d’ajouter :

Une entreprise peut être assurée contre le risque de perte d’exploitation lié à une épidémie, même si c’est assez rare qu’une entreprise prenne ce type d’assurance. En revanche, nous ne pouvons prendre en charge toutes les pertes non assurées provoquées par le confinement.

Thomas Buberl.

Ainsi, tout indique que cette solution semble vouée à l’échec. Toutefois, l’on pourrait croire que tout n’est pas perdu puisque le PDG d’Axa a proposé une autre stratégie quelque peu différente dans l’optique où celle-ci vise à moduler un futur avec lequel les nations seraient mieux préparées face à ce genre problème. À ce responsable de préciser :

Nous devons réfléchir à la création d’un mécanisme de mutualisation qui puisse accompagner les crises sanitaires d’une telle ampleur.

Thomas Buberl.

Dans ce sens, il a évoqué la mise en place d’un régime d’assurance pandémie qui aura comme source d’inspiration les dispositifs liés aux catastrophes naturelles.

Un régime où assureurs et États se donnent la main

En évoquant ce régime d’assurance pandémie, le PDG d’Axa pense à une collaboration étroite entre les assureurs et les pouvoirs publics en faisant valoir que :

L’un des enseignements de cette pandémie est que le monde n’était pas assez préparé et ne s’est pas assez coordonné. Or, avec le réchauffement climatique notamment, nous avons devant nous de grands dérèglements requérant une grande préparation et des actions coordonnées au niveau mondial.

Thomas Buberl.

Ainsi, Thomas Buberl n’a pas hésité à lancer un appel à collaboration en s’exprimant en ces termes :

Axa est prêt à prendre l’initiative pour travailler avec l’État français et d’autres États européens.

Thomas Buberl.

Et puisque le concept en question est inspiré du mécanisme régissant les catastrophes naturelles, Axa propose ainsi, une répartition des tâches à hauteur de :

  • 50% pour l’État ;
  • 50% pour les assureurs privés.

À cette personnalité d’y apporter davantage d’explication :

On encaisserait chaque année des primes qui seraient mises en réserve. En cas de crise, les assureurs paieraient jusqu’à deux à trois fois le montant des primes, l’État prenant le relais au-delà.
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