La dette privée est à la fois avantageuse pour les emprunteurs et les investisseurs

gestion des dettes

Ces dernières années, les autorités de tutelle en Europe œuvrent pour la vulgarisation d’un système de financement alternatif aux prêts bancaires afin d’apporter encore plus de choix aux entrepreneurs en perpétuelle quête de ressources financières pour développer leurs activités. Ainsi, cet organisme mise sur le développement de la dette privée. Celle qui répond à la fois aux besoins des emprunteurs et des investisseurs.

340 milliards d’euros, c’est le montant total de l’excès d’épargne sur l’investissement enregistré en 2018 sur l’ensemble du territoire européen. Une somme que les autorités de tutelle en Europe veulent orienter vers une classe d’actifs, la dette privée, destinée à diversifier les ressources de financement des entreprises.

C’est du moins, ce qu’on fait valoir Jens Weidmann, président de la Banque Centrale Allemande et Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France à travers un article sur l’Union des Marchés de Capitaux publié récemment.

Leur objectif principal étant de répartir au mieux l’impact d’un éventuel choc économique à travers l’accompagnement et le soutien du secteur entrepreneurial.

Une solution pour deux problèmes

En choisissant de soutenir le développement de ce type de financement entreprise qu’est la dette privée, les autorités de tutelle européenne espèrent faire d’une pierre, deux coups :

  • Répondre aux besoins d’investissements du secteur entrepreneurial ;
  • Soutenir l’économie mondiale et son développement.

Il se trouve en effet que la dette privée est une solution alternative aux prêts bancaires qui sont désormais plus difficiles à accéder pour les TPME pour différentes raisons notamment liées à des exigences réglementaires comme la charge en capital sous solvabilité II ou Bâle III.

Et d’après le président de la Banque Centrale Allemande et le gouverneur de la Banque de France, ce mécanisme permet également de répartir au mieux l’impact d’un éventuel choc économique en tenant compte du fait que les banques classiques ne suffisent plus pour financer la croissance de l’économie mondiale.

Chacun y trouve son compte

En 2018, 22 milliards de dollars étaient distribués aux entreprises dans différents secteurs en Europe à travers la dette privée si l’on croit les données récemment publiées par l’agence Deloitte. Et selon les estimations des autorités de tutelle européennes, quelque 340 milliards d’euros sont encore disponibles pour permettre à toutes les parties prenantes d’y trouver chacun leur compte.

Du côté des TPE et des PME par exemple, outre cette abondance de liquidité, de nombreux avantages sont à la clé comme :

  • La diversification du financement avec une maturité plus longue que la dette bancaire et sans amortissement, compensant les taux d’intérêts supérieurs ;
  • L’amoindrissement du risque d’exécution ;
  • L’accès à un financement sur mesure (durée, conditions, taille) ;
  • L’entrée en relation avec une communauté d’investisseurs institutionnels et de partenaires de longs termes ;
  • L’accès au side business permettant d’aligner le coût global de la transaction avec les frais annexes des banques.

La liste est aussi longue du côté des investisseurs, ceux qui approvisionnent les fournisseurs de ce type de financement ne serait-ce que d’énumérer :

  • Les opportunités d’investissement intéressantes en période de faibles taux d’intérêt, portés par une sélection rigoureuse des investissements, de faibles fluctuations de prix et des rendements stables ;
  • Les primes d’illiquidité par rapport aux obligations cotées de sociétés dans l’optique où la liquidité venait à manquer ;
  • La protection naturelle contre l’inflation si les dettes émises sont à taux variable ;
  • La diversification du portefeuille à travers un nombre de prêteurs plus restreint compte tenu des montants levés plus modestes.

Avec de tels arguments associés aux efforts des autorités de tutelle en Europe visant à optimiser son développement dans un cadre réglementaire, la dette privée gagne de plus en plus du terrain. Et d’après une enquête menée par Debtwire, sa croissance sur la zone euro sera d’autant plus accentuée cette année pour atteindre les :

  • 31% dans la région DACH, couvrant l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse ;
  • 24% pour l’Europe du Sud ;
  • 18% pour le Royaume-Uni ;
  • 11% pour l’Europe du Nord ainsi que la France.
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