EDF prévoit de restructurer son modèle économique afin d’améliorer le financement de ses activités

bâtiment EDF

EDF envisage de restructurer son modèle économique afin d’améliorer le financement de ses activités. C’est du moins ce qu’a fait comprendre le PDG de l’entreprise lors d’un point de presse effectué récemment en faisant allusion à deux stratégies bien différentes qu’elle devrait soumettre entre les mains de l’État d’ici fin 2019.

Reconduit pour quatre ans à la tête d’EDF, Jean-Bernard Lévy a fait part de ses plans d’action pour remettre à flot cette entreprise française. Ainsi, ce PDG répond aux attentes du Président Emmanuel Macron qui a demandé une restructuration du modèle économique de la firme pour lui permettre d’améliorer sa capacité de financement.

Dans ce sens, le groupe prévoit de mettre sur pied deux stratégies bien distinctes en misant sur le nucléaire et l’énergie renouvelable. Et pour optimiser encore plus ses chances, il souhaite également qu’une réforme soit effectuée concernant le mécanisme de l’Accès régulé au nucléaire historique (Arenh) jugé pénalisant pour ses activités.

Une réponse à la demande du Président

En matière de financement entreprise, il faut dire que ces derniers temps, EDF éprouve quelques peines face aux enjeux et risques spécifiques du nucléaire. Et en tant qu’actionnaire à 83,7% au sein du groupe, l’État est bien placé pour qu’une restructuration soit effectuée afin d’améliorer la situation. C’est d’ailleurs, ce qu’a clairement fait comprendre Emmanuel Macron vers la fin de l’année dernière lors d’une conférence de presse.

Ainsi, l’enseigne entend donner une réponse à la demande du Président si l’on croit son PDG qui prévoit d’apporter des changements à travers une nouvelle stratégie. À Jean-Bernard Lévy de préciser :

« Nous pourrions dissocier les activités de production centralisées du reste du groupe avec deux bilans à l’intérieur d’un seul groupe qui restera intégré, et nous pourrions ainsi recréer des marges de manœuvre pour lever de la dette et investir dans les énergies renouvelables d’une part, dans le nucléaire d’autre part ».

Jean-Bernard Lévy.

En attendant la présentation de ce projet auprès de l’État à l’horizon 2019, la firme entend régler les problèmes liés au dossier des soudures défectueuses de l’EPR de Flamanville en collaborant avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Une éventuelle hausse du tarif de l’électricité qui devrait atteindre les 5,1% TTC d’ici début juin est également envisagée.

Une requête pour améliorer les chances

D’après Jean-Bernard Lévy, l’actuel système de régulation de l’énergie nucléaire est une source d’endettement systémique pour l’entreprise en soutenant que :

« Des fortunes privées ont été construites, et monétisées, sur le dos du parc nucléaire d’EDF ».

Jean-Bernard Lévy.

Ce responsable estime en effet que le mécanisme de l’Accès régulé au nucléaire historique est pénalisant pour le groupe, mais également pour les Français en permettant aux concurrents d’EDF d’acquérir de l’électricité d’origine nucléaire à des prix inférieurs à ceux du marché en faisant allusion à Direct Energie, Engie ou Eni.

Ainsi, pour optimiser les chances d’EDF dans l’amélioration de ses capacités de financement, le PDG a, une fois de plus, reformulé sa requête. Celle qui plaide pour une réforme de la régulation de l’Arenh qui selon Jean-Bernard Lévy devrait se concentrer sur :

« La création d’un corridor de prix dont le plancher préservera les capacités d’investissements d’EDF avec un plafond qui protégera le consommateur ».

Jean-Bernard Lévy.

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