Un nivellement des aides aux entreprises serait prévu pour limiter le déficit de l’État

Homme d'affaires et de la Finance

L’année 2018 a baissé les rideaux avec les revendications des Français à l’encontre de l’alourdissement des impôts comme souvenir. Pour faire bonne figure à l’aube de 2019, le gouvernement se veut de présenter un budget propice à la remontée du pouvoir d’achat. Si l’allègement des cotisations sociales des entreprises fait partie des projets, un rabotage serait prévu afin de financer la mise en place des nouvelles mesures.

En appui à la baisse des cotisations sociales déjà mise en route l’année dernière, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 prévoit d’accentuer davantage les mesures. Il faut dire que cette décision arrive au moment opportun, à l’heure où la population est en rogne contre la lourdeur des réformes fiscales conduisant à la baisse du pouvoir d’achat.

Toujours est-il que l’évolution à prévoir sur les prélèvements obligatoires dès le début de la nouvelle année est surtout au bénéfice des entreprises. Des aides qui seraient toutefois soumises à un nivellement afin de minimiser le coût de la mise en œuvre porté sur la trésorerie publique.

Renforcer la compétitivité des entreprises

Rendre les entreprises plus performantes fait partie des priorités du gouvernement dans le cadre du rehaussement de l’économie française. C’est la raison pour laquelle la politique gouvernementale prend un important virage qui sera concrétisé lors de l’entrée en vigueur du PLFSS 2019.

Parmi les réformes prévues se trouve la suppression du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) pour faire place à l’allègement des cotisations patronales, à hauteur de 20 milliards d’euros.

À savoir que cette mesure conduit à un remboursement du CICE au titre de 2018 d’une valeur similaire si bien que 40 milliards d’euros seront retirés du budget public consacré aux entreprises. S’ajoutant à cela :

  • La gratification de 100 euros octroyée aux employés percevant un salaire au niveau du SMIC ;
  • L’exonération fiscale des heures supplémentaires ;
  • Le maintien de la CSG (Contribution sociale généralisée) des retraités dont la pension est inférieure à 2 000 euros ;
  • L’abaissement à 31% de l’IS (impôt sur les sociétés) en faveur des entreprises de grande envergure (33,3% actuellement).

Limiter les dépenses budgétaires

Il convient de préciser que ces mesures sont très attendues par les organisations patronales, qui gardent un œil vigilant sur le financement des entreprises. Ils estiment en effet que ce serait un véritable coup de pouce pour la compétitivité de ces dernières. D’autant plus que la France est le membre de l’OCDE le plus fiscalisé en 2017 (à 46,2% du PIB) selon Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef (Mouvement des entreprises de France).

Les différentes baisses fiscales prévues pour 2019 causeront toutefois un inévitable trou dans le trésor public. D’où la perspective du gouvernement de réduire les baisses des cotisations sociales de trois milliards d’euros.

À noter que cette réduction permet non seulement de limiter le déficit budgétaire de l’État, mais en plus de financer les mesures sociales. Quoi qu’il en soit, aucun arbitrage n’a encore été rendu sur le sujet à ce jour, selon Bruno Le Maire.

Interrogé par Le Figaro, ce dernier affirme d’ailleurs que la diminution de l’IS poursuit son cours pour atteindre son objectif de 25% à l’horizon 2022 quoique la baisse prévue dès le début de l’année pourrait bien être reportée à une date ultérieure.

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