L’incompréhension s’installe entre les TPE et leur banque

travail d'une professionnelle

Les dirigeants des très petites entreprises expriment leur frustration envers leur banquier. Ils ressentent une mauvaise compréhension de la part de leur conseiller qui, à leur avis, ne traite pas le fond de leurs problèmes. Incompris, la plupart de ces patrons se montrent insatisfaits des services bancaires à leur égard.

Pour se pencher sur le sujet, le cabinet d’audit Deloitte a réalisé un récent sondage auprès d’un échantillon de 2803 chefs de TPE. Ainsi, il a été remarqué que 57,1% des sondés ressentent une prise en charge adéquate de la part de leur banquier.

Alors que les dirigeants satisfaits ne représentent qu’un peu plus de la moitié de l’échantillon, 33,8% d’entre eux sont déçus de la qualité des services.

Ces entrepreneurs sont au fait de la réalité qui démontre que les normes du métier de la banque sont loin d’être respectées. Un tiers du panel est alors mécontent du comportement de leur conseiller bancaire par rapport à leur cas.

Un manque de communication entre les deux parties

L’état des fonds propres est un critère indispensable pour l’obtention de crédit. En effet, le ratio d’autonomie financière d’une entité qui se mesure à partir de ces capitaux propres reflète la capacité d’indépendance de la structure vis-à-vis des financements externes.

À travers les profits et les réserves non distribués, il est également possible pour le conseiller de connaître l’évolution de la TPE. Il lui est donc impératif de tenir compte de ces éléments pour assurer la solvabilité de l’entité. Or, seulement 19,1% des responsables des très petites entreprises reconnaissent l’utilité de ses fonds au moment de la demande de financement.

La communication n’est pas toujours facile entre les deux parties. Pour les entreprises employant moins de 10 salariés, il leur est difficile de gagner la confiance de leurs clients en cas de dégradation financière. Pour sa part, les banques s’intéressent au rapport entre le niveau d’endettement et les capitaux propres avant d’accorder un prêt.

Le refus est indéniable si le ratio est élevé, alors qu’un rejet de la part de la banque n’est pas forcément accompagné d’explications. Il a été révélé que 7,7 % seulement des emprunteurs ont été informés sur le plafond de fonds propre à respecter dans l’octroi de crédit. Frustrés, les restes conclurent que les conseillers bancaires n’accordent pas assez d’intérêt à leur cas.

L’obtention de crédit se facilite

Si la discussion autour des fonds propres s’avère quelque peu difficile, les institutions financières montrent toutefois une ouverture où 24 % d’entrepreneurs ont été éclaircis sur le sujet.

Pour défendre leur position, ces établissements de crédit ont avoué leur crainte. Ils ont peur que si les TPE connaissent les critères de sélection établis, elles soient tentées d’arranger la valeur de leur endettement et de leur fonds propre au niveau souhaité pour arriver à leurs fins.

La confiance est alors bloquée dans les deux camps. D’une part, les banquiers redoutent la sincérité des dirigeants et d’autre part, les entrepreneurs se sentent délaissés. Toutefois, les banques déclarent que le financement des entreprises est désormais plus facile.

Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit aux entreprises déclare que :

Il n’y a généralement pas de problématique concernant l’octroi de crédit aujourd’hui.

Par rapport à 2017, l’encours a même connu une hausse de 6,3% en fin juin. Et enfin, les dossiers rejetés ont diminué de 17% l’année dernière. Une baisse sensible est encore attendue pour cette année.

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