Une mauvaise application de la loi de modernisation de l’économie pèse sur les TPE

Economie européenne

Dans la zone euro, la France se place en tête des pays facilitant l’accès des entreprises au crédit. Cependant, les très petites entreprises (TPE) sont actuellement victimes d’une mauvaise application de la loi de modernisation de l’économie (LME), adoptée en juillet 2008. Cette mesure est censée améliorer le financement de l’économie.

La non-application de la LME a été déplorée par Marie-Anne Barbat-Layani, lors de sa rencontre avec des banquiers et des acteurs économiques de la région Nouvelle-Aquitaine. Néanmoins, la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) estime que les banques ne sont pas responsables du problème financier rencontré actuellement par les TPE.

Elle a expliqué que les établissements bancaires français prennent même plusieurs initiatives pour faciliter l’accès au crédit des entreprises.

Notons que durant cette rencontre, la représentante de la FBF a été reçue par Pascale Ribault, directrice générale de la banque régionale CIC Sud-ouest, filiale du groupe Crédit Mutuel CIC, et première femme à être arrivée à la présidence du Comité régional des banques d'Aquitaine.

Les TPE subissent d’importantes difficultés liées aux retards de paiement

Actuellement, les TPE souffrent de problèmes liés aux retards de paiement. Marie-Anne Barbat-Layani blâme notamment la mauvaise application de la LME.

La directrice générale de la FBF a expliqué la situation des TPE par rapport aux PME. Elle estime que ce n’est pas à cause des banques qu’elles sont aujourd’hui confrontées à un problème financier. Marie-Anne Barbat-Layani explique en effet que :

Les TPE se situent à environ dix points au-dessous des PME, avec un taux d'acceptation des demandes en crédit d'investissement de 80% et de 70% pour le crédit en trésorerie.

Marie-Anne Barbat-Layani.

Selon la nomenclature de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les TPE appartiennent à la catégorie des entreprises n’employant pas plus de neuf salariés.

Le montant de leurs paiements en attente serait actuellement estimé à 900 milliards d’euros, d’après la représentante de FBF. Elles souffrent d’une faille de la LME qui est pourtant supposée les encourager tout au long de leur parcours. Marie-Anne Barbat-Layani estime que :

Ce qui pèse sur les TPE et les PME, c'est la non-application de la loi de modernisation de l’économie, avec des délais de règlements interentreprises qui ne sont pas respectés. Il existe une faille. Les sous-traitants souffrent en effet d'importants retards de paiement.

Marie-Anne Barbat-Layani

La France en tête de la distribution de crédit aux entreprises dans la zone euro

Un grand nombre d’entreprises se financent par le crédit en France. Aujourd’hui, elle est la championne européenne dans le domaine.

Les banques financent considérablement l'économie en Hexagone. À l’heure actuelle, le bilan du financement des entreprises est jugé satisfaisant. En effet, les crédits qui leur sont dédiés sont en nette augmentation. Marie-Anne Barbat-Layani affirme que :

La France est le champion du financement des sociétés dans la zone euro, avec un encours de 1 500 milliards d’euros (+7 % par an), dont 60% en crédit. Nous avons également les taux les plus bas d'Europe, à 1,77 % pour les PME réalisant moins d'un million d'euros de chiffre d'affaires, à échéance à moins d'un an. Ces chiffres ne sont pas ceux de la FBF mais émanent d'organismes indépendants. En effet, à 94 % le taux d'accès au crédit d'investissement est en France le plus élevé d’Europe. C'est pareil pour la trésorerie avec un taux d'accès de l'ordre de 80%.

Marie-Anne Barbat-Layani.

Soulignons que la directrice générale de la FBF est venue rencontrer de nombreux représentants du monde social et économique néo-aquitain (la Fédération française du bâtiment, le Mouvement des entreprises de France, etc.).

Elle a incité les dirigeants d’entreprise à profiter des conditions de financement actuelles. En effet, Marie-Anne Barbat-Layani leur a adressé ce message :

Investissez car aujourd'hui, il est très facile de rentabiliser un investissement. Je suis là aussi pour écouter et faire remonter les attentes des acteurs économiques du terrain.

Marie-Anne Barbat-Layani.

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