La confiance des entreprises de services de l’automobile s’amenuise avec la crise

une calculatrice dans un parking

L’industrie automobile dans son ensemble a beaucoup souffert des retombées économiques de la pandémie en 2020. Les entreprises de services s’en sont plutôt bien sorties. Pourtant, une étude récente de la CNPA souligne le moral en berne de ces acteurs, qui anticipent en majorité une aggravation de la situation sanitaire et économique.

L’épidémie de Covid-19 a décidément bouleversé l’ensemble des secteurs de l’économie mondiale. En France, les métiers de l’automobile figurent parmi les plus touchés par les deux confinements.

Les réparateurs et certaines entreprises de services semblent les seuls à surnager l’année dernière, profitant des brèves périodes de répit entre les deux confinements pour se rattraper. Ces rebonds restent cependant insuffisants à leurs yeux, les dégradations sur leur trésorerie étant importantes. L’espoir d’une relance de leurs activités en 2021 est donc très mince. Plusieurs acteurs craignent même une aggravation de la situation, selon un sondage de la CNPA ou Conseil national des professions de l’automobile.

Incertitudes et incompréhension autour du PGE et du plan de relance

Durement touchées par les deux confinements de l’année dernière, les entreprises de services de l’automobile ont dû se tourner vers le PGE pour financer leur besoin de trésorerie. Les premiers remboursements auront lieu dans quelques semaines, et cela pose problème pour certains emprunteurs.

ImportantSeules 35 % des sociétés interrogées par le CNPA disent avoir la certitude de payer leur PGE.

Ces enseignes sont de celles qui ont souscrit à ce prêt à titre de garantie. 35 % craignent de ne pas être en mesure de rembourser dans les temps. Elles envisagent de négocier un délai supplémentaire d’un an.

Environ 30 % des bénéficiaires dans les services automobiles s’interrogent sérieusement sur leurs capacités de remboursement.

Pour les aider à s’en sortir, Bercy et le CNPA discutent actuellement de la possibilité de convertir le PGE en prêt coopératif assorti d’une durée de remboursement de 7 ans maximum.

Le CNPA insiste également sur l’importance des fonds du fameux Plan de relance dévoilé en octobre par le gouvernement. Dans le secteur des services automobiles, ce dispositif exceptionnel demeure incompris ou trop méconnu,

17 % des entreprises estimant qu’il ne répond pas vraiment à leurs besoins.

En réalité, ce jugement résulte plus d’un manque d’information et de sensibilisation.

Le Conseil national des professions de l’automobile est déjà à pied d’œuvre pour corriger le tir : il met en place un service d’accompagnement qui profitera aux entreprises désireuses de financer la transformation digitale ou écologique de leurs activités.

Des indicateurs financiers dans le rouge en 2020

Preuve des difficultés traversées par les entreprises automobiles en 2020,

Important27 % d’entre elles ont procédé à des réductions d’effectifs et 19,5 % ont eu recours au licenciement.

27 % des sociétés travaillant dans les métiers de la carrosserie disent avoir fortement ressenti l’impact de la crise sanitaire sur leur trésorerie, contre 18 % chez les agences de conduite et 19 % dans les entreprises de contrôle.

Même après la fin du second confinement, l’activité peine à s’envoler, les dirigeants évoquant notamment les effets secondaires du couvre-feu à 18 heures. Le CNPA note qu’une partie non négligeable de contrats ont été signés, avant la crise, entre 18 et 19 heures. Les restrictions sanitaires seraient donc responsables de la chute de 20 % des prises de commande chez certaines entreprises.

Les pertes oscillent entre -10 % et -25 % chez les centres de lavage et les concessionnaires de voitures industrielles. Les ateliers de réparation et les concessionnaires de VP annoncent, eux, un recul de 2 à 9 % de leur chiffre d’affaires.

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