Les auto-entrepreneurs fragilisés demandent un meilleur soutien de l’État

besoin de trésorerie femme

Plus d’un an après ses débuts, l’épidémie de Covid-19 continue de peser sur l’activité économique en France. Les micro-entrepreneurs sont particulièrement affectés. Paradoxalement, ils s’estiment très peu pris en compte dans les plans d’aide et de sortie de crise du gouvernement. Dos au mur, ils réclament plus de considération de la part de l’État.

Durant les confinements consécutifs aux pics de contamination, les salariés du privé ont pu bénéficier de nombreuses mesures pour passer la crise sanitaire, dont la mise en place du chômage partiel et les aides au télétravail. Les entreprises ont également obtenu quelques aménagements, tels que :

  • Le report du paiement des charges sociales ;
  • Les allègements fiscaux.

En théorie, les micro-entrepreneurs sont aussi éligibles à ces dispositifs exceptionnels. Seulement, la réalité est bien différente. Les bouées de sauvetage lancées par le gouvernement semblent peu adaptées à leur situation. Ces indépendants réclament des mesures plus efficaces dans le prochain plan de sortie de crise.

L’État appelé à secourir les autoentrepreneurs

Malgré une situation sanitaire encore sujette à de nombreuses incertitudes – liées notamment aux nouveaux variants du virus du Covid –, la France entame lentement son déconfinement et la reprise économique. Le gouvernement présentera prochainement son plan de soutien au besoin de trésorerie et d’aide à la relance des entreprises. Alain Griset, ministre en charge des PME, détaillera en juillet les mesures spécifiques aux indépendants et aux micro-entrepreneurs, particulièrement touchés par les conséquences économiques de la pandémie.

Les dispositifs qui seront annoncés par Alain Griset pourraient concerner des sujets sensibles, comme la couverture chômage des autoentrepreneurs et l’insaisissabilité de leur patrimoine personnel, selon des sources proches du dossier. En attendant ces mesures hypothétiques, François Hurel, président de l’Union des Auto-Entrepreneurs, martèle l’urgence de venir en aide aux micro-entrepreneurs. Les suppressions d’emploi provoquées par la crise ont fait augmenter la population d’auto-entrepreneurs en France, passée de 1,6 million à 2,4 millions de personnes en un an. Le président de l’UAE estime que leur nombre frôlera les 3 millions fin 2021.

L’Union des Auto-Entrepreneurs propose au gouvernement d’inclure certaines mesures destinées aux indépendants dans son prochain plan de sortie de crise. Parmi elles figure notamment le versement d’une aide mensuelle de 500 à 600 euros pendant un semestre. L’UAE réclame également la suspension des actions de recouvrement des créanciers pendant 6 mois. Selon François Hurel, 1 milliard d’euros – sur les 100 milliards du plan de relance – devraient être consacrés aux dispositifs de soutien aux auto-entrepreneurs.

Des micro-entrepreneurs au bord de la faillite

Dans son plaidoyer, François Hurel souligne l’inadéquation des aides versées aux indépendants durant la crise sanitaire. Certes, certains micro-entrepreneurs ont bénéficié des 1 500 euros mensuels du fonds de solidarité pendant les confinements. Le président de l’UAE précise cependant que les auto-entrepreneurs ont été peu nombreux à demander cette aide. D’un autre côté, la réduction de cotisations sociales et le report de remboursement des dettes sociales ne concernent pas vraiment les indépendants.

Pour ces entrepreneurs individuels, l’absence d’activité pendant la crise les exclut d’office de ces aménagements. Leur dette sociale est en effet nulle. Pour les auto-entrepreneurs qui ont pu reprendre leur activité, leurs revenus ont chuté de 60 % en moyenne. Dans ces conditions, c’est leur existence même qui est en jeu, sachant que plusieurs micro-entrepreneurs se sont endettés pour se maintenir à flot. François Hurel estime donc que l’appel à l’aide de cette population est plus que justifié.

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