Au deuxième trimestre 2021, le niveau des défaillances d’entreprises est remonté, mais reste exceptionnellement bas

un homme en explication au tableau

Altares a récemment rend publics un rapport sur les défaillances d’entreprises en France au deuxième trimestre de 2021. La note dans laquelle ce cabinet d’étude a mis en exergue une remontée à deux chiffres des courbes en précisant cependant que, malgré cette croissance, le niveau reste exceptionnellement bas par rapport à la période d’avant-crise.

Que ce soit en temps de crise ou en période normale, la survie des entreprises dépend essentiellement de leur capacité à satisfaire leur besoin de trésorerie.

L’effondrement des défaillances constaté en 2020 le prouve étant donné que durant cette saison, les dispositifs financiers destinés à soutenir les structures entrepreneuriales tricolores coulaient à flots pour leur permettre d’avoir des liquidités à disposition.

Forces de ce constat, les analystes sont nombreux à penser qu’une fois ces aides estompées, les choses reprendront leur cours en pensant à une remontée de la faillite. Ce qui fut d’ailleurs le cas au deuxième trimestre selon Altares dans son rapport indiquant une croissance de 14,2%.

Les scénarios alarmistes se multiplient

Depuis début 2021, nombreux sont les analystes à prédire qu’après l’effondrement des défaillances d’entreprises constatées en 2020, la situation serait tout autre cette année qui sera marquée par une remontée en force du nombre de faillites. Certains d’entre eux s’attendent même à une explosion qui devrait survenir au second semestre comme pour le cas de François Asselin indiquant que :

Il y aura entre 60 000 et 100 000 défaillances cette année, contre 50 000 en rythme normal.

François Asselin

Ce qui serait un effet de rattrapage selon ce président de la CPME pensant essentiellement aux sociétés zombies dont la survie dépendait uniquement des mesures exceptionnelles mises en place pour les soutenir. Un point de vue partagé par un autre expert ajoutant que :

Les faillites frapperont des entreprises comme chaque année, mais on aura en plus les défaillances des entreprises qui n’ont pas eu lieu en 2020 et 2021, et même avant, celles d’entreprises qui ont acheté du temps grâce aux mesures d’exception.

Mais puisqu’il s’agit là du pire des scénarios, il faut préciser que certaines prévisions sont moins alarmantes comme celle de l’économiste de Natixis estimant que :

Le système devrait renouer avec son niveau de défauts de 50 000 défaillances.

Dans le lot, Thierry Millon, directeur des études d’Altares se montre plus confiant en évaluant la situation entre 33 000 et 35 000 à un niveau légèrement plus élevé que les 32 000 enregistrés en 2020.

Une remontée à deux chiffres au deuxième trimestre

Selon ces analystes, le second semestre serait ainsi marqué par un rebondissement important du nombre de structures défaillantes. Quoi qu’il en soit force est de constater que la tendance était déjà à la hausse au deuxième trimestre en affichant une croissance de 14,2% par rapport en 2020 sur la même période selon les données d’Altares dénombrant 6 587 procédures collectives entamées. À Thierry Millon de préciser :

C’est aussi près de deux fois moins qu’en 2019 sur la période, et autant d’emplois qui ne disparaissent pas.

Un signe avant-coureur à un retour à la normale selon les auteurs de cette étude constatant qu’avec cette remontée, le recul des défaillances s’est estompé pour s’établir à -28% à fin juin, alors qu’il trônait encore à -40% à fin mars en glissement annuel.

Dans ce sens, Altares a indiqué qu’à fin juin, 20 000 emplois étaient menacés contre 43 000 en 2020 en précisant que ce risque concerne principalement les TPE de moins de six salariés déjà en mauvaise posture avant la crise. C’est simple, elles représentent 90% des défaillances susmentionnées avec un penchant pour le BTP (38%), le secteur de la logistique et du transport (29,5%) ainsi que l’agriculture.

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