Les mesures de soutien de la trésorerie ne suffisent plus pour maintenir les entreprises à flot

une femme en train de faire les comptes

Depuis l’apparition du coronavirus, de nombreuses entreprises se sont trouvées dans une mauvaise posture face à la baisse significative de leur chiffre d’affaires mettant à mal leur trésorerie. Pour les aider à ne pas sombrer, différentes mesures ont été adoptées sauf que celles-ci ne suffisent plus maintenant que cette crise sanitaire tend à se prolonger.

Répondre au besoin de trésorerie, voilà l’un des plus grands défis avec lequel les entreprises sont confrontées depuis l’entrée en scène du Covid-19 forçant le territoire français à plonger dans une période de confinement. Soit, un problème de taille que le pouvoir public se doit de palier à travers un plan de soutien pour éviter que ces piliers de l’économie française ne sombrent.

Mais puisque cette crise sanitaire semble persister pour empêcher les sociétés de récupérer leur chiffre d’affaires au plus vite. Ces mesures limitées à la trésorerie ne suffisent plus. Tout simplement parce que de nombreuses structures sont désormais contraintes de puiser dans leur capital au risque de se retrouver dans un état de mort clinique.

Le plan de soutien de la trésorerie ne suffit plus

Réduction des charges grâce au chômage partiel, report des dettes fiscales et sociales, offre de prêt exceptionnelle à travers une garantie de l’État de 300 milliards d’euros ou encore décalage des remboursements des crédits… nombreuses sont les dispositifs mis en places pour soutenir la trésorerie des entreprises affaiblies par les conséquences du Covid-19.

Mais puisque cette crise sanitaire tend à se perpétuer, les observateurs s’accordent à dire que ces mesures ne suffisent plus. À un banquier d’en donner la raison :

Dans des secteurs très affectés par le confinement, les pertes vont consommer tout le capital de certaines entreprises qui, de fait, vont se retrouver en état de mort clinique.

Et il faut dire que le pouvoir public en est aussi conscient si l’on tient compte du fait que le président de la République a d’ores et déjà demandé une liste confidentielle des structures susceptibles d’avoir besoin du soutien de l’État dans ce domaine. La preuve que l’exécutif s’est déjà penché sur la question en notant que certaines solutions sont déjà étudiées si l’on croit Bruno Le Maire qui s’est exprimé en ces termes :

Il est légitime que l’État soit garant de la protection des entreprises qui font partie du patrimoine culturel, celles où beaucoup d’argent public a été investi, sous forme de crédit d’impôt ou autre, celles qui emploient des centaines de milliers de salariés.

Bruno Le Maire.

Le ministre de l’Économie a même ajouté qu’en cas de nécessité, le gouvernement est même prêt à aller jusqu’à la nationalisation de la société nécessiteuse.

Les ETI plus exposées que les autres

Distribution non alimentaire, BTP, restauration, aérien, automobile, tourisme ou hôtellerie, tous les secteurs d’activité sont désormais concernés par ces problèmes de capitaux. Mais d’après les constats, tout indique que les ETI sont plus exposées que les autres. À Delphine Caramalli, associée du cabinet d’avocats Clifford Chance d’expliquer :

Ces entreprises subissent autant que les autres les conséquences économiques de la crise sanitaire, mais se voient appliquer des critères d’éligibilité au prêt garanti par l’État plus stricts que pour les PME. Elles doivent se conformer à des ratios qu’elles ne sont malheureusement pas en mesure de respecter au vu des crises successives.

Delphine Caramalli.

Ainsi, tout indique que contrairement aux TPE et PME, l’accès au crédit exceptionnel garanti par l’État à hauteur de 300 milliards d’euros est plus difficile pour ces entreprises de taille intermédiaire. Et puisqu’elles génèrent moins de 1,5 milliard de chiffre d’affaires, elles sont également exclues des marchés financiers où les grands groupes peuvent compter sur des fonds souverains en cas de problème de capital. À un financier d’ajouter :

Sauf quelques cas particuliers, les très grandes entreprises ont une assise suffisante pour faire face à deux ou trois mois de disette. Le cas échéant, elles iront sur les marchés pour trouver des capitaux.

Dans ce sens, cet expert a même tenu à préciser que :

Il y aura de l’argent à investir dans les groupes français. Des fonds souverains chinois ou singapouriens, qui cherchent à se diversifier, manifestent déjà leur intérêt.

Tout cela, pour dire que les ETI auront davantage besoin du soutien du gouvernement qui devrait les aider à augmenter leur capital. Une assistance qui devrait aussi bien concerner les groupes dont il est l’actionnaire que les sociétés privées.

Retour au de page